L'eau toujours plus chère : À quand un service public de l'eau ?05/01/20112011Journal/medias/journalnumero/images/2011/01/une-2214.gif.445x577_q85_box-0%2C13%2C240%2C324_crop_detail.png

Leur société

L'eau toujours plus chère : À quand un service public de l'eau ?

Le prix de l'eau a augmenté en moyenne de 3,3 % chaque année entre 2004 et 2008, bien plus que l'indice des prix à la consommation (+ 1,9 % par an), c'est ce que révèle une étude menée par un organisme dépendant du ministère de l'Écologie.

Chaque habitant consomme en moyenne 151 litres d'eau par jour, contre 165 en 2004, et pourtant la facture moyenne par ménage est passée de 175 à 183 euros par an.

Pourquoi une telle hausse de la facture ? Serait-elle due au fait que, la consommation diminuant un peu, les grosses compagnies qui contrôlent le marché se rattrapent sur les usagers pour maintenir le même niveau de bénéfices ? C'est une probabilité d'autant plus envisageable que la gestion de l'eau est quelque chose d'opaque.

Trois grandes sociétés dominent le marché : Veolia, Suez (ex-Lyonnaise des Eaux) et la Saur. Elles se le partagent dans 52 % des communes. L'installation des réseaux d'eau potable et leur gestion ne se sont jamais faites au niveau national, comme ce fut le cas pour l'électricité, et depuis les lois de décentralisation de 1982, les maires sont devenus les seuls interlocuteurs des compagnies, à la place de l'État. Les communes ont le choix entre une gestion de l'eau directe, dite « en régie », et la concéder à des entreprises privées, à travers une délégation de service public.

Le prix que paie l'usager peut ainsi varier de un à sept selon la commune où il habite, sans que cette diversité soit toujours justifiée. En moyenne cependant, il est inférieur de 13 % dans celles qui assurent une régie directe. Mais l'étude montre que l'écart s'est resserré, beaucoup de communes ayant dû engager des frais pour mettre aux normes européennes les stations d'épuration qui, avec l'entretien des conduites d'eau, sont des dépenses qu'elles sont seules à assumer. Et beaucoup, faute de moyens financiers pour le faire, n'ont d'autre choix que de les faire supporter aux usagers.

La gestion de l'eau en France est une aberration. Elle devrait être un service public, assuré au niveau national, avec une péréquation des frais à cet échelon : il n'y a aucune raison pour qu'un habitant de Bretagne paie plus de 4 euros le mètre cube d'eau, soit 1,50 euro de plus qu'un habitant du Jura ! En premier lieu, il faut mettre fin au contrôle des trois grosses sociétés privées qui profitent de leur force pour imposer leurs tarifs, en les expropriant sans indemnités ni rachat.

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