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Leur société
Publicité des banques : Ce qu'elles disent et ce qu'elles ne disent pas
La Fédération française bancaire (FBF) s'est offert des pleines pages de publicité dans les journaux sous le titre « Parlons de la banque et parlons-en vraiment ». L'objectif affiché est de rappeler le rôle primordial des banques dans l'économie et le fait qu'elles ne seraient pas à l'origine de la crise.
À en croire la directrice de la FBF, cette campagne n'aurait rien à voir avec l'appel d'Éric Cantona qui, la semaine précédente, avait appelé le public à retirer symboliquement son argent des banques pour montrer sa méfiance.
Certes l'appel de Cantona n'a pas été suivi mais la méfiance envers les banquiers est bien réelle. À juste titre d'ailleurs car, comment ne pas oublier qu'à l'automne 2008 le gouvernement avait prêté 21 milliards d'euros aux six plus grosses banques françaises et garanti les prêts qu'elles se font entre elles à concurrence de 320 milliards d'euros. C'était le même gouvernement pourtant qui expliquait quelques mois plus tôt que l'État n'avait pas d'argent et était au bord de la faillite. Alors quand on lit dans cette publicité que « à l'inverse de certains pays, les prêts de l'État n'avaient pas pour objectif de les sauver », on se demande à quoi ils ont servi ?
On peut aussi lire dans cette publicité que « contrairement aux dizaines de milliards de subventions versées dans d'autres pays, les prêts de l'État ont été remboursés ». Mais ce qui n'est pas dit, c'est que pour prêter ces milliards, l'État a dû les emprunter, augmentant d'autant sa dette, ce qui l'oblige à payer lui aussi des intérêts supplémentaires... à ces banques françaises ou à d'autres étrangères !
Et tout reste opaque sur l'utilisation de ces milliards par les banques, le gouvernement n'ayant même pas demandé un droit de contrôle. Ces milliards ont moins servi à relancer la machine économique qu'à alimenter la spéculation bancaire comme par le passé. Et pendant que le chômage continue à augmenter, quoi qu'en dise le gouvernement, les bénéfices des banques sont repartis à la hausse pour le seul avantage des actionnaires.