Les 23 et 24 décembre, respectivement 150 et 120 salariés avaient fait grève contre le projet de travail de nuit et de réorganisation du travail pour les employés du PGC (produit de grande consommation) dans l'immédiat et du Non-alimentaire ensuite. La direction n'ayant rien voulu céder, la grève a été reconduite les 30 et 31 décembre.

Car les travailleurs ne voient toujours pas l'utilité de remplir les rayons du magasin la nuit, au détriment de leur santé et de leur vie de famille. Et ils ne veulent pas non plus du travail répétitif qu'on leur prépare et qu'ils considèrent comme une déqualification.

La première fois, un certain nombre de salariés, non concernés tout de suite par cette réorganisation, avaient fait grève eux aussi car tous les travailleurs de Carrefour sont, un jour ou l'autre, touchés par des restructurations visant à réduire le personnel. Cette fois, la grève n'a touché que les travailleurs du PGC, qui ont été presque tous grévistes bien que seule la CGT ait appelé. En effet, la CFDT et FO pensaient qu'il fallait attendre puisque la consultation du Comité d'entreprise et du Comité d'hygiène et sécurité a été repoussée au 17 février.

De nouveau les grévistes, environ 70, se sont adressés aux clients par tract aux entrées du parking et en faisant signer une pétition qui a recueilli plusieurs milliers de signatures. Car les clients n'ont rien non plus à gagner à ces changements. Alors qu'aujourd'hui il est déjà bien difficile de trouver quelqu'un pour obtenir un renseignement, cela deviendra quasiment impossible : ceux qui travailleront la nuit seront partis quand le magasin ouvrira, et ceux qui se relaieront dans la journée ne seront plus affectés à un rayon particulier.

La direction n'avait pas mesuré la détermination des travailleurs et avait mobilisé moins de cadres que pour Noël (où elle en avait fait venir plusieurs dizaines de tout le pays) si bien que certains rayons ont été vides bien avant la fermeture du magasin le soir du 31 décembre.

Elle a de nouveau affirmé sa volonté de faire sa réorganisation, mais grâce à la grève elle a cependant été repoussée et c'est un premier acquis. Et on peut souhaiter que les autres magasins, voués eux aussi à la même réorganisation, fassent comme les employés de Vénissieux.