Dépendance des personnes âgées : Bachelot veut faire payer les salariés05/01/20112011Journal/medias/journalnumero/images/2011/01/une-2214.gif.445x577_q85_box-0%2C13%2C240%2C324_crop_detail.png

Leur société

Dépendance des personnes âgées : Bachelot veut faire payer les salariés

Après avoir brandi le spectre du vieillissement, Roselyne Bachelot, la ministre des Solidarités et de la Cohésion sociale, intronise « quatre groupes de travail » chargés de plancher sur la dépendance des personnes âgées. On entrevoit déjà leurs conclusions

Si on se réfère aux critères d'attribution de l'allocation personnalisée d'autonomie (APA), 1,2 million de personnes âgées sont aujourd'hui « dépendantes ». Bien sûr, avec l'augmentation de l'espérance de vie, elles seront plus nombreuses demain ; les projections estiment que leur nombre va augmenter de 1 % chaque année. Voilà qui est perçu par les gouvernants comme un véritable « défi » nécessitant la mise en place d'un grand « chantier » dont c'est à peine si on ne le qualifie pas de « pharaonique ». En fait la seule question que se posent la ministre et tous ceux qu'elle sert, c'est « Qui va payer ? »

Ce que les gouvernants appellent « le coût » ou « le poids » de la dépendance s'élève aujourd'hui à 21 milliards par an. À entendre madame Bachelot, on pourrait croire que cette somme sort des caisses de l'État. Mais c'est faux ! D'après les rapports tout ce qu'il y a de plus officiels, les deux tiers des sommes consacrées à la dépendance (13,45 milliards d'euros) sont assurés par la Sécurité sociale, essentiellement par sa branche maladie pour les soins prodigués aux personnes âgées dans les hôpitaux, les cabinets médicaux et les établissements spécialisés. Et la Sécurité sociale, ce n'est pas l'État, mais bel et bien les cotisations prélevées sur les salaires !

Après la Sécurité sociale, en ordre d'importance des engagements, ce sont les départements qui assurent le financement de la dépendance, puisque ce sont eux qui versent l'APA. Là encore, ce sont les salariés qui sont mis à contribution, ne serait-ce que parce que l'APA est en partie financée par la Caisse nationale de solidarité pour l'autonomie (CNSA) dont une partie des recettes provient de la journée dite de solidarité, cette journée de travail gratuit imposée aux salariés après les quinze mille morts de la canicule de 2003 et qui rapporte deux milliards d'euros chaque année. Et puis, le financement de la dépendance, c'est aussi la CSG, encore une cotisation prélevée, pour la plus grande partie, sur les salaires.

Les « groupes de travail » sur la dépendance vont se réunir jusqu'à l'automne mais on devine déjà leurs conclusions. Les pistes de financement ont déjà été tracées par le gouvernement. Il y est question de la création d'une deuxième journée de solidarité, de l'augmentation de la CSG sur les retraites et son alignement sur celle des salaires, de la récupération d'une partie des aides versées sur la succession des personnes aidées, et aussi de l'obligation de souscription d'une assurance contre la perte d'autonomie. Faire payer les salariés, tel est donc déjà leur crédo.

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