Bosch - Vénissieux (Rhône) - Les annonces de décembre : Soulagement, mais aussi inquiétude05/01/20112011Journal/medias/journalnumero/images/2011/01/une-2214.gif.445x577_q85_box-0%2C13%2C240%2C324_crop_detail.png

Dans les entreprises

Bosch - Vénissieux (Rhône) - Les annonces de décembre : Soulagement, mais aussi inquiétude

Les travailleurs de l'usine Bosch de Vénissieux ont été plutôt soulagés en apprenant que, finalement, Bosch conservait l'entreprise en y installant la fabrication de panneaux photovoltaïques. Car, dans les mois qui ont précédé, il était question de presque tout arrêter et de chercher un repreneur industriel.

Les problèmes ont commencé en 2003, quand la direction a fait savoir que les produits diesel fabriqués arrivaient en fin de vie et seraient progressivement arrêtés. Il y avait alors environ mille salariés entre les embauchés (860) et les intérimaires. Et, en faisant le chantage à la suppression de 300 emplois, la direction avait obtenu la signature par la CFDT et la CGC d'un accord « Avenir Vénissieux » (réduction de 12 % de la masse salariale avec 36 heures payées 35, suppression de six jours de RTT, etc.) en contrepartie de la venue de nouvelles fabrications.

Les effectifs d'embauchés se sont ensuite maintenus autour de 800 jusqu'à 2008, avec la venue de la nouvelle pompe à injection CP1H. Avec cependant dans ce nouveau secteur des conditions de travail difficiles, avec de fortes pressions, particulièrement mal ressenties par les ouvriers qualifiés venant de fabrications anciennes qui s'arrêtaient.

Mais fin 2008, l'usine a été touchée par la crise de l'automobile, et les semaines de chômage technique se sont multipliées : en 2009 il y a eu plus de 70 jours de chômage, et en octobre il n'y avait déjà plus que 650 salariés.

En décembre 2009, la direction a commencé à parler de sureffectifs et de transfert de production en Allemagne, Italie et Tchéquie. Finalement, en mars 2010 était annoncé un PSE (Plan de « sauvetage » de l'emploi) qui prévoyait 153 suppressions de postes. En septembre, la direction avait déjà trouvé 140 volontaires car, évidemment, l'incertitude du lendemain pousse au départ tous ceux qui peuvent trouver du travail ailleurs.

Avec les dernières annonces, en décembre, le projet serait de maintenir à Vénissieux un bureau d'études et une petite fabrication industrielle assurant au total 150 emplois. La pompe CP1H serait arrêtée fin 2011 et la production de panneaux photovoltaïques démarrerait dans un an, employant 150 personnes. D'autre part, une soixantaine de salariés sont en cours de mutation à l'usine contiguë Rexroth Bosch. Il est d'ailleurs question de regrouper les deux usines, qui avant 1973 n'en formaient qu'une : la Sigma.

D'après les calculs de la direction, par rapport aux effectifs actuels (un peu moins de 500), il y aurait « un sureffectif d'une centaine de personnes » pour lesquelles elle va « chercher une solution dans les prochains mois »...

Alors, évidemment, ça ne fait pas le compte. Les travailleurs sont rassurés que l'entreprise reste dans un grand groupe et que de nouvelles fabrications arrivent. Mais si les militants syndicaux, CFDT comme CGT, disent leur soulagement, ils expriment aussi leur inquiétude concernant la centaine d'emplois en suspens. Comme le rappelle la CGT, 300 emplois ont déjà été perdus en deux ans. Avec le chômage important qui sévit à Vénissieux comme dans les banlieues voisines, c'est évidemment un coup dur, surtout venant d'un groupe comme Bosch, largement bénéficiaire et qui aurait largement les moyens de maintenir les emplois.

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