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Leur société
Diminution des postes dans l'enseignement : Écoles et collèges en font les frais
Le ministère de l'Éducation nationale a profité des vacances de Noël pour annoncer comment les 16 000 suppressions de postes prévues pour l'année scolaire 2011-2012 seront réparties par académie. Cela va dégrader encore plus les conditions d'enseignement des élèves et, surtout, accentuer les inégalités puisque les secteurs les plus touchés seront les écoles et les collèges, c'est-à-dire les classes que fréquentent tous les élèves, quelle que soit leur origine sociale, et où se font les apprentissages de base.
Dans le primaire, 8 900 élèves de plus sont attendus, mais 8 967 postes d'enseignants vont être supprimés. Cela se traduira par des fermetures de classes, surtout dans les régions rurales, obligeant souvent les élèves à faire un long trajet pour rejoindre leur école. Le nombre d'élèves par classe devrait augmenter, et les enseignants seront moins disponibles pour suivre de près les enfants en difficulté. Après cela, on entendra les ministres faire de beaux discours sur le faible niveau des élèves et s'étonner que beaucoup quittent l'école primaire en ne maîtrisant pas les mathématiques ou le français !
Dans les collèges, 4 800 postes d'enseignants et 600 postes administratifs doivent disparaître, alors que l'on attend 48 500 élèves supplémentaires. La solution préconisée par le ministère est d'augmenter le nombre d'élèves par classe et, là aussi, tant pis pour ceux qui resteront sur les bas-côtés, quitteront l'école à 16 ans sans un seul diplôme, ou seront orientés par défaut vers l'enseignement professionnel, à condition toutefois qu'il y ait de la place pour les accueillir.
Au niveau des académies, les plus touchées sont Créteil, Versailles, le Nord ou Nancy-Metz qui, en proportion, perd 3,4 % des postes. Ce sont certes des académies avec le plus fort taux d'élèves, mais surtout d'élèves issus de milieux populaires et pour qui l'école est souvent le seul moyen d'accès aux connaissances et à la culture. L'académie de Paris, elle, s'en sort un peu moins mal, avec moins de 1 % de pertes.
La répercussion des baisses de postes sur les établissements se fera au cours du second trimestre, lorsque seront communiquées les dotations horaires globales (DHG), c'est-à-dire le nombre d'heures d'enseignement attribuées à chaque établissement. Nul doute qu'elles vont provoquer des remous chez les enseignants qui vivent de plus en plus mal cette dégradation de l'école publique. C'est sans doute pour cette raison que des recteurs, soucieux de ne pas déplaire au parti gouvernemental, ont déjà prévu de ne communiquer les DHG qu'après les élections cantonales !