Côte d'Ivoire : Les sociétés françaises et leurs intérêts05/01/20112011Journal/medias/journalnumero/images/2011/01/une-2214.gif.445x577_q85_box-0%2C13%2C240%2C324_crop_detail.png

Dans le monde

Côte d'Ivoire : Les sociétés françaises et leurs intérêts

Les politiciens français s'intéressent à la Côte d'Ivoire.

Après l'avocat Roland Dumas, ex-ministre des Affaires étrangères de Mitterrand, qui a rappelé que nombre de socialistes soutiennent chaleureusement le dictateur Laurent Gbagbo qui s'accroche au pouvoir, c'est l'actuel ministre des Armées, Juppé, qui a déclaré que « la France ne prendra pas l'initiative d'une intervention militaire ». Ce qui veut bien dire qu'il n'est pas contre. Sarkozy a déclaré que la raison de cette attention jamais démentie pour la Côte d'Ivoire est la protection des quelque 15 000 ressortissants français. Mais c'est surtout la protection des intérêts de l'impérialisme français toujours présent, pour qui les dits ressortissants travaillent d'ailleurs le plus souvent.

Évidemment, la France ne détient plus le monopole du commerce extérieur, comme au temps des colonies. Mais les industriels et groupes financiers français ont encore de quoi faire. La France est toujours le premier partenaire commercial de la Côte d'Ivoire. Malgré le départ de 8 000 ressortissants depuis 2002, il y a encore plus de 600 entreprises tenues par des Français. Elles représentent plus de 30 % du PIB ivoirien, et 50 % des recettes fiscales sur les sociétés. Parmi ces entreprises, 150 sont filiales de grands groupes français. Le groupe Bolloré, par exemple, possède le port de commerce d'Abidjan et la ligne de chemin de fer Abidjan-Ouagadougou. Bolloré est également très présent dans l'agro-alimentaire, comme le coton et le tabac. Total contrôle les 150 stations-service du pays et l'exploitation du pétrole offshore, Orange les télécommunications, EDF une bonne part du réseau électrique. Et depuis la construction pharaonique de la basilique de Yamoussoukro, le groupe Bouygues a obtenu de nouveaux contrats de travaux publics, en particulier la construction du troisième pont d'Abidjan... sans compter la distribution de l'eau. Le secteur bancaire est entièrement sous la coupe des grandes banques françaises - la Société Générale, le Crédit Agricole, la BNP et Le Crédit Lyonnais. De même que la monnaie, puisque le franc CFA est sous le contrôle du Trésor public français.

Tous ces liens signifient que les hommes politiques français discourant sur l'avenir de la Côte d'Ivoire, pensent avant tout aux intérêts des sociétés françaises qui y sont présentes.

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