Retraites complémentaires : Des excédents à force de grignoter les pensions05/01/20112011Journal/medias/journalnumero/images/2011/01/une-2214.gif.445x577_q85_box-0%2C13%2C240%2C324_crop_detail.png

Leur société

Retraites complémentaires : Des excédents à force de grignoter les pensions

Patronat et syndicats ont entamé le 4 janvier une série de réunions sur l'avenir des retraites complémentaires Agirc-Arrco qui représentent entre un tiers et la moitié des pensions des retraités du secteur privé. Derrière ces prétendues discussions entre « partenaires sociaux », le patronat prépare une attaque sur les retraites... complémentaire de celle du gouvernement Sarkozy-Fillon contre les retraites de base.

Le recul de l'âge de la retraite va en effet s'accompagner d'une diminution de la durée de versement des retraites complémentaires. D'où des excédents annuels des régimes de retraites complémentaires qui pourraient atteindre annuellement 2,5 milliards d'euros en 2018 et 10,7 milliards en 2040, en supposant un taux de chômage de 4,5 % et une progression annuelle des salaires de 1,8 %. L'Arrco (pour l'ensemble des salariés du privé) et l'Agirc (pour les cadres) disposent déjà de réserves considérables : 72 milliards au total. Ces chiffres n'ont rien de miraculeux, ils résultent d'un mode de calcul qui, depuis près de vingt ans, grignote les pensions de retraites complémentaires : 100 euros prélevés sur les salaires ne donnent plus droit aujourd'hui qu'à 6,59 euros de pension annuelle contre près de 10 euros au début des années 1990, ce qui représente une baisse de plus de 30 % !

Le patronat ne compte pas s'en tenir là. Cependant, comme l'annonce d'excédents aussi abondants rend délicate l'annonce de nouveaux sacrifices, l'Agirc-Arrco a diffusé des « scénarios » dans lesquels les hypothèses d'évolution des salaires qui servent au calcul des cotisations sont revues à la baisse et celles du taux de chômage revues à la hausse afin d'arriver à des prévisions financières plus pessimistes. L'objectif, pour le patronat, est de réduire encore ses cotisations, à l'occasion d'une nouvelle convention avec les syndicats qui devrait entrer en application le 1er juillet prochain, en même temps que le début de l'application de la loi Sarkozy-Fillon sur la retraite de base.

Le patronat et le gouvernement chargent la barque et il devient vraiment urgent de les obliger... à battre en retraite.

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