Taxe carbone : Pour justifier le nouvel impôt, le gouvernement trouve des alliés à gauche28/10/20092009Journal/medias/journalnumero/images/2009/10/une2152.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Taxe carbone : Pour justifier le nouvel impôt, le gouvernement trouve des alliés à gauche

La majorité a voté le 23 octobre l'introduction de la taxe carbone dans le projet de budget de l'État pour 2010 par 42 voix contre 16. Le fait que des sondages aient confirmé l'impopularité de cette nouvelle taxe à la consommation n'est peut-être pas étranger au fait qu'un grand nombre de députés de droite se soient trouvé autre chose à faire lors de cette séance et qu'un député UMP des Côtes-d'Armor ait voté contre.

Mais des députés PS et Verts se sont relayés pour proposer des amendements pour, disaient-ils, « améliorer » le texte du gouvernement, sans le remettre en cause et en en admettant le principe. « Nous entamons aujourd'hui un débat sur le renforcement de la fiscalité écologique : ne boudons pas notre plaisir », a proclamé le député PS Jean Launay. Quant à Yves Cochet, ancien ministre Vert du gouvernement Jospin, il a veillé « à ce que cette taxe ait un effet réellement incitatif et soit de nature à modifier les comportements, ainsi que le souhaite d'ailleurs le président Sarkozy lui-même ». S'il s'est démarqué du président de la République, c'est qu'il aurait souhaité une taxation double de celle qui a finalement été retenue. « On fait porter aux gouvernements futurs en 2020 la responsabilité d'annoncer une très forte augmentation », s'est inquiété ce député Vert.

Par avance, la ministre de l'Économie Christine Lagarde lui avait répondu que, dans un premier temps, il s'agissait de rendre cette taxe « acceptable ». Ainsi, pour son lancement, la taxe carbone sera compensée en 2010 par une diminution d'impôts (ou la remise d'un chèque, pour ceux qui n'en paient pas), censée être d'un montant équivalent à ce qu'un ménage « moyen » aura payé comme taxe carbone pour l'essence et pour son chauffage. Mais les salariés contraints d'utiliser leur véhicule pour se rendre au travail, ou pour faire leurs courses du fait de la disparition de commerces de proximité, paieront la taxe carbone plus souvent qu'à leur tour. Et ils n'ont pas forcément non plus la possibilité, en tant que locataires, et en tout cas pas les moyens financiers de choisir leur mode de chauffage.

De tels soucis ne risquent pas d'affecter les actionnaires des grandes surfaces. Dans le projet de loi, il était prévu que les Carrefour, Ikea et autres donneurs d'ordres prennent en charge la taxe carbone sur la marchandise qui leur est livrée, mais le gouvernement a fait voter un amendement qui les dispense totalement de cette charge financière. Comme quoi, la taxe carbone est bien une taxe à la consommation des classes populaires, aussi injuste que les impôts indirects.

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