Le Taser est un pistolet électrique utilisé par les policiers de nombreux pays, en France, aux États-Unis, au Canada... Il envoie des décharges qui visent à paralyser la victime. Depuis des années, différentes associations, des hommes politiques et Besancenot, et même le comité de l'ONU contre la torture dénonçaient ses dangers.

Le décès récent d'un Américain ayant été visé à la poitrine avec un Taser a amené le fabricant à des propos plus prudents et plus nuancés concernant cet engin. L'entreprise reconnaît en effet pour la première fois que l'impulsion électrique émise par le Taser peut provoquer un risque cardiaque, même s'il est selon elle « extrêmement faible ». Il aura fallu ce dernier décès pour que la vérité fasse surface.

Cela incite enfin le fabricant à plus de prudence dans l'éloge de son pistolet et le ministre de l'Intérieur à recommander des précautions nouvelles. Les nouvelles instructions suggèrent de viser le dos, les jambes et le bassin plutôt que la poitrine. Est-on rassuré, quand on sait que 4 600 policiers sont armés du Taser en France ? Et la recommandation qui leur est faite d'éviter son utilisation abusive est-elle suffisante ? On peut en douter.

351 personnes ont déjà trouvé la mort à cause de ce pistolet, d'après Amnesty International. C'est beaucoup. Surtout pour un instrument choisi en principe pour éviter les conséquences dramatiques lors des interventions policières.