Dans un courrier du 20 octobre adressé aux pilotes de la compagnie, la direction d'Air France leur reproche des manquements qui, selon elle, nuisent à la sécurité des vols.

Elle fait état de plusieurs « incidents majeurs » qui auraient « généré des risques » et auraient pu être évités si les pilotes avaient respecté les procédures. Elle leur reproche donc leur « surconfiance » et l'impression qu'ils ont de bien connaître leur appareil pour passer outre les procédures, leur demandant rien moins que de revenir aux « fondamentaux du métier de pilote ».

Ce n'est certes pas un hasard si ce courrier a été envoyé après la publication d'un rapport fait par des pilotes et pointant la responsabilité d'Air France dans l'accident de l'Airbus Rio-Paris de juin dernier. Ils reprochaient à la compagnie, entre autres, d'avoir installé des sondes Pitot sur ses appareils alors qu'elles ne sont pas fiables, et de ne pas tout mettre en oeuvre pour les remplacer immédiatement par des Goodyear, qui n'ont jusqu'à présent jamais eu de pannes. Or, les indications données par les sondes étant indispensables pour piloter un avion, en laisser des défectueuses en place revient à mettre en péril la vie des passagers et du personnel de la compagnie.

Mais, loin de reconnaître une quelconque part de responsabilité dans les accidents ou incidents qui surviennent sur ses vols, la direction d'Air France choisit de prendre les pilotes comme boucs émissaires et de reporter ses fautes sur eux.

C'est une façon de procéder classique, que connaissent les enfants dès la maternelle, mais on attendrait des réponses plus sérieuses d'Air France concernant son souci d'assurer la sécurité et la vie de milliers de passagers et des membres d'équipage.