Parmi les mesures annoncées par France Télécom le 20 octobre figure le recrutement d'ici la fin de l'année de... 380 personnes. Mais la direction a supprimé 22 000 emplois entre juin 2005 et décembre 2008 et cela a continué cette année.

Rien que le nombre de départs à la retraite se monte à plusieurs milliers chaque année, il y en aura près de 5 000 par an à partir de 2011 selon une estimation du syndicat SUD. De plus, selon la CGT, la direction s'est engagée à laisser partir en retraite à 55 ans un millier de travailleurs par an, qui ne seront remplacés que dans une proportion de 20 %.

France Télécom a également annoncé « 1 000 créations d'emplois par réinternalisation d'activités actuellement confiées à des entreprises extérieures, soit par embauche des personnels prestataires, soit par recrutement externe ». Mais il s'agit d'un trompe-l'oeil, car l'ensemble de la sous-traitance représente 25 000 emplois. Pour qu'il y ait une augmentation des effectifs permettant de soulager la charge de travail, il faudrait déjà que ces 25 000 salariés soient embauchés à France Télécom. Or, rien ne garantit que cela soit le cas, comme le montre l'exemple des salariés de Téléperformance qui tentent de s'opposer à la suppression de 500 emplois directement liés à cette activité de sous-traitance en région parisienne.

Bref, derrière l'annonce de nouveaux recrutements à France Télécom, ce sont plutôt de nouvelles suppressions d'emplois qui se profilent, et une nouvelle dégradation des conditions de travail. Sauf bien entendu si les travailleurs de France Télécom prennent au mot la direction, imposent une embauche réelle et visible pour pouvoir partager le travail entre ceux qui en ont trop et ceux qui présentent en vain leur candidature.