Justice : Les risques de récidive aggravés par la diminution des moyens humains28/10/20092009Journal/medias/journalnumero/images/2009/10/une2152.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Justice : Les risques de récidive aggravés par la diminution des moyens humains

À l'heure où la surpopulation carcérale atteint des records, de même que le nombre de suicides en prison, des événements dramatiques - tel le meurtre récent de Marie-Christine Hodeau, une joggeuse tuée par un récidiviste - conduisent les porte-parole du gouvernement à pointer du doigt des décisions de libération conditionnelle. Ainsi le ministre de l'Intérieur Hortefeux a eu beau jeu de déclarer à propos de ce meurtre qu'« il est parfaitement inacceptable que ce criminel sexuel ait été remis en liberté ». Mais quelle est l'action réelle du gouvernement pour prévenir les risques de récidive ?

En théorie, la loi prévoit des mesures d'assistance et de contrôle judiciaire visant à aider les condamnés et prévenir la récidive mais, en pratique, elles ne peuvent être mises en place de façon satisfaisante, faute de moyens humains.

Le manque de moyens et d'effectifs pour assurer le suivi des personnes condamnées devient alarmant. Par exemple, au tribunal de Beauvais dans l'Oise, la suppression pure et simple d'un poste de juge de l'application des peines a réduit de quatre à trois le nombre de juges en charge du suivi de 1 400 personnes libres et plus de 1 000 détenus.

Dans le même temps, les effectifs des travailleurs sociaux ont également chuté. Au fil des départs non remplacés, il n'y a plus que six personnes au lieu de treize au centre pénitentiaire de Liancourt pour aider plus de 1 100 détenus dans leurs démarches et la préparation de leur réinsertion.

Les discours et les réformes sécuritaires et répressives sont peut-être efficaces pour permettre au gouvernement et aux élus de droite de capter l'électorat réactionnaire. Mais, sur le terrain, les restrictions budgétaires aboutissent à une situation dont pâtissent les personnes les plus en détresse et les plus défavorisées, ce qui non seulement ne peut pas résoudre les problèmes de délinquance et de criminalité mais, pire, devrait encore les aggraver.

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