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Dans le monde
Les terres agricoles, objets de spéculation
Les terres agricoles sont de plus en plus des objets de spéculation : 10 millions d'hectares ont été vendus en 2008 et, selon l'International Land Coalition, qui regroupe des ONG et des agences intergouvernementales, 30 millions d'hectares auraient fait l'objet de négociations au premier semestre 2009, l'équivalent de la surface cultivable de la France.
Des multinationales de l'agro-alimentaire achètent des terres, des industriels, comme Hyundai ou Daewoo, s'y intéressent aussi. Daewoo peut ainsi exploiter la moitié des terres arables de Madagascar, 1,3 million d'hectares - l'équivalent de la moitié de la Belgique - qui lui ont été louées, et pour quatre-vingt-dix-neuf ans, contre des emplois et des infrastructures. De grandes banques lorgnent aussi sur ce qui, à leurs yeux, devient des « valeurs refuges ». La Deutsche Bank et Goldman Sachs ont investi dans l'élevage en Chine.
Bien évidemment, ces terres agricoles ne sont pas achetées pour y produire de quoi nourrir les populations. Elles serviront à produire pour le marché international, celui qui est solvable. Ainsi ces terres pourront être utilisées à cultiver de quoi produire des biocarburants, ou bien des roses en plein désert, comme c'est le cas en Éthiopie, où la production de roses destinées aux pays riches est dans les mains d'une entreprise néerlandaise, FloraHolland. Quant aux populations pauvres, qui auront peut-être été expropriées de ces terres pour en permettre le rachat, elles pourront mourir de faim dans le bidonville voisin.