Taxer les bénéfices des banques, vous n'y pensez pas !28/10/20092009Journal/medias/journalnumero/images/2009/10/une2152.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Taxer les bénéfices des banques, vous n'y pensez pas !

Vendredi 23 octobre, les députés étaient appelés à voter sur un amendement à la loi de finances 2010 soumis par un député du PS. Il proposait que, vu les bénéfices que les banques annonçaient en dépit de la crise, l'impôt sur les bénéfices leur soit relevé de 10 % pour l'année prochaine. Cet amendement était adopté par l'Assemblée nationale, 44 députés ayant voté pour, et 40 contre.

Ce vote déclencha la panique dans les rangs du gouvernement, où l'on a aussitôt parlé de faire revoter les députés. La ministre de l'Économie Christine Lagarde n'était pas la dernière à le réclamer, elle qui avait déjà fait valoir son opposition à une telle mesure « qui plomberait le système bancaire français ». Rien que ça ! Par chance, un député de la majorité, Jean-François Lamour, a vite fait savoir qu'il s'était trompé de bouton au moment du vote électronique et qu'il voulait en fait voter contre cet amendement... bien que, au moment de la discussion, il soit intervenu pour le défendre. Un exemple sans doute des contradictions de l'esprit humain...

Lundi 26 octobre, un nouveau vote de l'Assemblée a donc eu lieu, puisque la procédure le prévoit lorsqu'il y a des « erreurs », et cette fois-ci le vote est allé dans le sens voulu par le gouvernement. Dans le même ordre d'idées, les amendements remettant en cause le bouclier fiscal, et qui rognaient un peu les cadeaux faits aux plus riches, sont passés à la trappe.

Les banques françaises affichent des bénéfices insolents, qui leur permettent de rembourser dès à présent les sommes avancées il y a un an par le gouvernement et de verser des bonus à leurs traders. Elles traversent la crise sans y laisser de plumes, alors que c'est la spéculation financière à laquelle elles se livrent qui en est à l'origine. Mais pour le gouvernement, il n'est pas question de les obliger à prendre sur leurs super-profits afin qu'ils servent à colmater le déficit public. Parler de servilité à l'égard des puissances d'argent, c'est encore trop faible.

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