H&M, un patron de combat28/10/20092009Journal/medias/journalnumero/images/2009/10/une2152.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

H&M, un patron de combat

H&M Le Bourget, en Seine-Saint-Denis, est un entrepôt et un bureau logistique de 280 salariés. On y prépare l'approvisionnement des 140 magasins de la marque sur tout le territoire. Depuis quelque temps, des menaces planaient sur les avantages acquis des salariés. Mais ils ont brutalement appris que c'est leur emploi lui-même qui est menacé à court terme.

En juillet dernier, un mouvement de grève partiel a déjà eu lieu. Un changement de propriétaire était annoncé. De quoi rendre inquiets des salariés à qui on répète depuis des mois « Ne vous inquiétez pas ». Divers avantages et la prime de participation étaient remis en question. Or à l'embauche, pour 35 heures, on gagne le smic. Une fois défalquées les cotisations sociales et la mutuelle, il nous reste 900 euros par mois. Alors, une prime de participation de deux mois de salaire environ est un complément indispensable !

À la suite de ce mouvement de juillet, le patron essayait de rassurer tout le monde et avait annoncé des précisions à l'automne. À partir du 15 octobre, en l'absence d'informations, une vingtaine de salariés, tous syndicats confondus et même non syndiqués, ont bloqué les camions. Puis, le 19 octobre, des informations ont filtré du Comité d'entreprise : le contrat de vente montre que le repreneur est une création de leur patron. C'est une société au capital de 1 000 euros, dotée d'un fonds de roulement de 40 000 euros : à peine de quoi payer dix salariés, charges comprises, pendant un mois. Quant au siège social, c'est une boîte postale à deux pas du siège H&M parisien !

En fin de poste, mercredi 21 octobre, ces informations ont été diffusées. Le 22 au matin, la grande majorité du personnel a refusé de prendre le travail. Une situation d'attente s'est ensuite installée, personne ne travaillant réellement, jusqu'au mardi 27 octobre où, au cours de la réunion trimestrielle entre direction et représentants du personnel, un salarié est entré dans la salle et s'est ouvert les veines !

Heureusement, la vie de ce travailleur n'est aujourd'hui plus en danger. Mais l'indignation est toujours plus grande contre ce patron de combat.

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