Eric Besson, ministre de l'Immigration, a annoncé qu'il ouvrait un grand débat sur « l'identité française ». Il a prévu une série de consultations avec les « forces vives de la nation, associations, enseignants, parents d'élèves, syndicats, élus locaux, chefs d'entreprise », sous l'égide des parlementaires, députés et sénateurs. Le calendrier est déjà prévu, du 2 novembre prochain jusqu'en février 2010.

Ce « débat », ou prétendu tel, durera donc comme par hasard jusqu'à la veille des régionales ! Et comme par hasard aussi, il arrive au moment où, entre les écarts du ministre de la Culture et le feuilleton plutôt grotesque de la candidature du fils Sarkozy, le gouvernement a eu peur de voir vaciller la part de son électorat toujours convoitée par l'extrême droite.

En termes électoraux, un peu de xénophobie n'est pas une recette à négliger. En 2007, Sarkozy avait stigmatisé le « renoncement culturel à l'origine de la crise de l'identité nationale », valeur qu'il ne fallait pas laisser au Front National. Cela lui avait assez bien réussi.

Besson, la voix de son maître, lui fait écho aujourd'hui : « Nous n'aurions jamais dû, dit-il, abandonner au Front National un certain nombre de valeurs. » Remplaçons « valeurs » par « électeurs », et le débat « culturel » apparaît pour ce qu'il est : une simple cuisine électorale.