Un fonds spéculatif anglais, Ebullio Capital Management, a acheté 90 % de l'étain détenu dans les entrepôts du London Metal Exchange (LME), la première Bourse mondiale des métaux non ferreux... ce qui revient à dire qu'il contrôle aujourd'hui le marché mondial de l'étain.

Ce métal, qui entre dans la composition des circuits électroniques, même s'il n'a pas l'importance économique de l'aluminium ou du cuivre, permet tout de même aux spéculateurs de faire de bonnes affaires. Et c'est bien ce que compte faire Ebullio en mettant la main sur presque tout le stock disponible. En effet les difficultés d'extraction de l'étain en Chine et en Indonésie devraient entraîner une baisse de l'offre, alors que dans le même temps la demande des pays asiatiques devrait augmenter...

Certains acteurs du marché de l'étain reprochent même à Ebullio de profiter dès maintenant de sa position dominante pour imposer des prix bien supérieurs à ceux que générerait la simple loi de l'offre et de la demande. Alors que les stocks sont très importants, la tonne d'étain atteint aujourd'hui 15 000 dollars, contre 9 700 dollars en décembre 2008. Ces protestataires se sont plaints dans ce sens auprès de l'organisme dit « de régulation » du LME... Las ! Cet organisme refuse d'intervenir et affirme que la position dominante d'Ebullio s'exerce dans le parfait respect des règles du marché...

Eh oui, dans cette société où tout est bon pour spéculer, il est tout à fait légal de le faire sur des matières premières indispensables à la production industrielle, et même sur celles indispensables à la survie des populations, comme le riz, le blé et autres matières premières agricoles.