Le nombre de chômeurs continue d'augmenter. Pour septembre, Pôle emploi vient d'annoncer 21 600 chômeurs de plus dans la catégorie A, qui regroupe tous ceux qui n'ont aucun travail. Mais ils sont 44 900 chômeurs de plus si on considère les catégories des travailleurs précaires qui ont travaillé moins de 78 heures dans le dernier mois (catégorie B) ou plus de 78 heures (catégorie C).

Au total des catégories A, B et C, le nombre de chômeurs à retenir est en fait de 3 745 200, un chiffre en progression de 20,1 % par rapport à l'an dernier ! Si on inclut l'outre-mer, il y aurait près de quatre millions de chômeurs dans le pays. Et c'est sans compter les 504 900 chômeurs que Pôle emploi classe dans les catégories D et E, car non immédiatement disponibles ou momentanément employés.

Malgré ces chiffres catastrophiques qui ne font que confirmer ce que tous les travailleurs savent, le Premier ministre François Fillon a déclaré, sans rire : « Nous sortons progressivement de la tempête. » Sa ministre du Budget, Christine Lagarde, a estimé, elle, que « les mesures prises par les pouvoirs publics depuis plusieurs mois portent leurs fruits », ajoutant que « la dégradation de l'emploi a ralenti significativement depuis le début de l'année en particulier pour les jeunes » ! Mais, le nez sur les résultats de septembre, elle n'avait sans doute pas vu que le nombre de jeunes de moins de 25 ans en catégorie A a connu en un an une hausse de 30,2 %.

Fillon et Lagarde n'ont pourtant pas osé pousser le cynisme jusqu'à contredire leurs propres experts, qui annoncent pour la fin 2009 un taux de chômage de 9,8 %, puis de 10,6 % en 2010, contre 7,8 % en 2008.

Nul ne sait d'ailleurs, pas plus Fillon que Lagarde, si ces prévisions seront justes ou si le chômage sera encore plus élevé. Mais une chose est certaine, c'est que si le chômage explose, au moment où gouvernement et patronat parlent de reprise, c'est tout simplement parce que ce dernier continue à profiter de la situation pour licencier par dizaines de milliers et fermer des entreprises. C'est d'ailleurs aussi ce que fait l'État-patron quand il s'attaque par tous les moyens aux services publics.

L'explosion du chômage est la conséquence directe de la politique patronale et gouvernementale, qui vise à sauver d'abord les profits et à faire payer aux travailleurs une crise dont ils ne sont pas responsables. Une mesure d'urgence s'impose : interdire les licenciements et répartir le travail entre tous, sans diminution de salaire.