Discrimination envers les femmes : la loi et la réalité23/09/20152015Journal/medias/journalnumero/images/2015/09/2460.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Discrimination envers les femmes : la loi et la réalité

Faisant le point sur les obstacles juridiques qui empêchent les femmes d’accéder à l’emploi dans divers pays du monde, un rapport de la Banque mondiale dresse un bilan affligeant.

Dans 150 pays sur 173, soit près de 90 % de ceux étudiés, il existe au moins une loi discriminatoire par rapport aux femmes. Dans 100 pays, elles n’ont pas la possibilité d’exercer certains types de travail simplement parce qu’elles sont des femmes. Il n’existe aucune loi contre le harcèlement sexuel en milieu professionnel dans 59 pays, aucune protection juridique contre les violences domestiques dans 46 pays. La moitié seulement des pays concernés par l’étude ont mis en place un congé paternité, et moins d’un tiers proposent un congé parental, qui peut concerner indifféremment les deux parents.

Ces chiffres montrent que la discrimination envers les femmes demeure, et déborde largement les régimes les plus rétrogrades comme l’Inde, l’Arabie saoudite ou l’Iran. Même dans des pays comme la France, où de nombreuses lois sur l’égalité hommes-femmes existent, des discriminations persistent.

En France, la différence de salaire à travail égal entre les hommes et les femmes est toujours de 25 % environ. Elles sont davantage touchées par le chômage et la précarité, les emplois à temps partiel imposé, les retraites de misère. En 2014, 118 femmes ont été tuées dans le cadre de violences conjugales. Les restrictions budgétaires dans le domaine de la santé rendent de plus en plus difficile d’avoir recours à l’IVG.

Sans parler des mesures prises pour faire reculer les droits des femmes salariées. Tel est le cas de la loi sur le travail de nuit, qui l’autorise pour elles depuis 2001, sous prétexte du principe d’égalité hommes-femmes. La loi sur le congé parental, votée fin 2014, rogne sur la durée maximum du congé pouvant être pris par l’un des deux parents, sous prétexte de favoriser le retour des femmes à l’emploi après leur grossesse.

Par le passé, les quelques progrès obtenus en matière d’émancipation des femmes, dans les lois comme dans la réalité, l’ont été de haute lutte. Ce combat est toujours d’actualité.

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