Assistance publique – Hôpitaux de Paris : une journée contre le plan Hirsch23/09/20152015Journal/medias/journalnumero/images/2015/09/2460.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Assistance publique – Hôpitaux de Paris : une journée contre le plan Hirsch

Comme prévu avant l’été par l’intersyndicale de l’Assistance publique-Hôpitaux de Paris (AP-HP), le 17 septembre a été une journée de grève et de manifestation pour rappeler le refus du personnel de perdre des jours RTT et de subir des modifications d’horaires, projet que Hirsch, le directeur de l’AP-HP, n’a toujours pas pu imposer.

Les manifestants se sont retrouvés au départ de leur hôpital puis devant le siège de l’AP-HP au centre de Paris, comme lors des journées de mai-juin derniers, et ils ont tenu à montrer qu’ils avaient de la suite dans les idées. Dans le cortège qui s’est improvisé ensuite et a parcouru les rues avant de revenir devant le siège, les slogans étaient dynamiques. La mobilisation n’a cependant pas atteint le millier de participants, contre plusieurs milliers avant l’été.

De son côté, Hirsch s’est fait discret et n’aborde plus directement le sujet. Il préfère rester vague sur la réorganisation du temps de travail et communiquer sur ce qu’il appelle les « compensations » qu’il aurait à proposer en échange de ses attaques, par exemple plus de logements disponibles pour le personnel.

Personne n’est dupe : les économies programmées sur les dépenses salariales vont de pair avec le manque chronique d’effectifs et la flexibilité des horaires imposée au personnel. Qu’il s’agisse de travailler en grande équipe, c’est-à-dire de façon flexible sur une grande plage horaire de journée, ou bien de réduire l’horaire journalier pour supprimer des RTT, il faut toujours faire plus de travail en moins de temps. Les prétendues solutions de planning ne tiennent que sur le papier ou sur l’écran d’ordinateur, pas sur le terrain. C’est contre cette pression constante, usante, choquante par rapport aux patients, que les travailleurs des diverses catégories de personnel de l’AP-HP continuent à s’élever.

Des assemblées générales se sont tenues à la rentrée, dans chaque hôpital. À celle du 15 septembre à l’hôpital Saint-Antoine, il y avait une centaine de personnes. Plusieurs étaient venues du service d’endoscopie, mobilisées contre le manque d’effectifs. L’intervention d’un autre participant, exprimant sa colère et évoquant la détermination des taxis et des éleveurs, a trouvé un écho dans l’assistance.

Pendant l’été, de nombreuses réunions de cadres au sujet du temps de travail ont été boycottées ou perturbées. Et cela continue. Le lendemain même du 17, à l’hôpital Trousseau, un tract a été distribué et une quarantaine de personnes sont intervenues avec slogans, sirène, prises de parole, en plein milieu d’une réunion organisée par le directeur.

Depuis le début du mouvement, des liens se sont tissés entre les travailleurs au cours des discussions et des actions collectives. À l’hôpital de la Pitié-Salpêtrière, un rendez-vous hebdomadaire a été maintenu tout l’été le midi et des tournées de services ont été organisées, avec distribution d’un tract sur le mouvement et ses suites. Comme le dit une infirmière : « Quelle que soit la suite des événements, cela reste dans les esprits comme une bouffée d’oxygène dans nos journées de “dingues” et comme quelque chose qui dérange la direction qui nous voudrait plus dociles. »

Hirsch ou ses pareils n’ont certainement pas abandonné leur projet pour augmenter la pression sur les travailleurs hospitaliers. Mais ceux-ci restent déterminés à s’y opposer.

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