Déficit de la Sécurité sociale : une campagne contre la santé23/09/20152015Journal/medias/journalnumero/images/2015/09/2460.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Déficit de la Sécurité sociale : une campagne contre la santé

Quelques jours avant la présentation par le gouvernement du budget 2016 de la Sécurité sociale, qui prévoit 3,4 milliards d’économies rien que pour l’Assurance-maladie, est paru un rapport de la Cour des comptes s’en prenant directement aux dépenses de santé.

Pas un mot pour dénoncer les exemptions multiples de cotisations dont bénéficie le patronat, pas une ligne pour souligner à quel point le déficit affiché du budget de la Sécurité sociale est creusé par les vagues de licenciements et le blocage, sinon la baisse, des salaires.

Rien non plus pour souligner l’aggravation de la situation dans les hôpitaux, suite aux suppressions massives de lits et au manque de personnel, ou encore pour s’alarmer de la situation des habitants des quartiers populaires ou des régions pauvres, perdus au milieu de « déserts médicaux » de plus en plus étendus.

Au nom d’une « saine gestion » comme toujours, la Cour des comptes recommande de diminuer encore les dépenses, et toujours celles qui sont utiles à la population. Cette fois-ci, ces experts des intérêts de la bourgeoisie désignent comme cible l’offre de soins. Il faudrait réduire encore le nombre de maternités, fermer des services de chirurgie et même des centres de lutte contre le cancer. Comme si de nombreux malades n’avaient pas déjà de plus en plus de difficultés à se faire soigner et n’étaient pas déjà souvent obligés de renoncer à des soins faute de pouvoir être remboursés correctement.

Les membres de la Cour des comptes, trouvent que la politique de restrictions ne va pas assez vite, ils suggèrent de passer à des méthodes plus brutales : retirer certains soignants du conventionnement par la Sécurité sociale, fixer arbitrairement des budgets aux médecins qui ainsi ne pourraient plus répondre aux besoins des patients.

De tels rapports se suivent, et servent à s’attaquer à des dépenses utiles à la population. Ils peaufinent les arguments de ceux qui, au gouvernement ou dans les administrations, prennent les mesures réduisant les possibilités pour les classes populaires de se faire soigner, mais laissent à l’État plus de possibilités de transférer l’argent public vers les caisses du patronat.

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