États-Unis : le cancer de la finance23/09/20152015Journal/medias/journalnumero/images/2015/09/2460.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans le monde

États-Unis : le cancer de la finance

La banque centrale américaine, la FED, a une nouvelle fois renoncé à augmenter ses taux d’intérêt sur l’argent mis à la disposition des banques, qui sont proches de zéro (entre 0 et 0,25 %) depuis 2009. Suite à la crise financière de 2008, les taux avaient ainsi été abaissés et voilà plus de deux ans que la FED évoque la nécessité de les augmenter progressivement mais repousse sans cesse la décision.

Sous prétexte de favoriser la relance de l’économie, la banque centrale a prêté des centaines de milliards pratiquement gratuitement. Toute l’économie a été mise sous perfusion. Le résultat n’a pas tant été la reprise économique, toujours annoncée mais pas vraiment effective, qu’un gonflement des profits, une frénésie spéculative au moins aussi folle qu’avant le crash mais avec des sommes de plus en plus énormes.

Remonter les taux d’intérêt, faire payer à ses débiteurs des intérêts sur les sommes astronomiques que la FED leur a prêtées : voilà qui pourrait, sinon casser une reprise qui n’existe guère, du moins provoquer l’éclatement d’un certain nombre de bulles spéculatives, la faillite de débiteurs dans l’incapacité de continuer à emprunter pour payer leurs dettes, une crise de confiance généralisée comme en 2008 et le blocage de tout le système.

C’est la crainte que le système tombe ainsi dans le coma si on lui ôte sa perfusion qui a fait reculer une fois de plus la FED. Aussi progressivement puisse-t-elle s’y prendre, le risque est la chute des Bourses, les retraits massifs des capitaux prêtés à des États très endettés, une panique financière qu’il serait peut-être bien difficile d’enrayer.

Mais la FED craint aussi que le fait de ne pas relever les taux d’intérêts soit interprété comme le constat que l’économie va plus mal que ce que les gouvernements voudraient faire croire. Il semble que cela ait été le cas puisque les Bourses européennes étaient en baisse après sa décision.

Pourtant, la présidente de la FED avait pesé ses mots et évoqué – une fois de plus – une remontée des taux d’intérêt d’ici la fin de l’année !

Les possesseurs de capitaux savent bien que leur système a mis toute l’économie au bord du gouffre et qu’un rien pourrait déclencher une catastrophe. Ils savent bien que tous les remèdes n’ont servi qu’à aggraver le mal et, comme ils n’y peuvent rien, leur seule ligne de conduite c’est « après moi le déluge ». Ils sont des parasites inutiles et dangereux. Il serait grand temps qu’on leur fasse quitter la scène.

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