Alstom-General Electric – Belfort : intérêt national, intérêt du capital23/09/20152015Journal/medias/journalnumero/images/2015/09/2460.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Alstom-General Electric – Belfort : intérêt national, intérêt du capital

Le rachat par General Electric (GE) de la branche Énergie d’Alstom, employant entre 65 000 et 70 000 salariés dans le monde, 2 600 à Belfort, va être finalisé après les autorisations de la Commission européenne et des autorités américaines, tel que les actionnaires des deux groupes l’ont voulu.

Sur le produit de cette vente de 12 milliards, ceux d’Alstom vont pouvoir empocher dans l’immédiat plus de 4 milliards, dont un tiers pour le principal, Bouygues. Ceux de GE estiment, eux, à 3 milliards les gains supplémentaires résultant de la suppression des doublons et de l’augmentation de la productivité par des économies sur le dos des travailleurs, leurs emplois, les salaires, les conditions de travail.

Le gouvernement et GE ont démenti il y a quelques semaines que la fusion pourrait entraîner 10 300 suppressions d’emplois, dont 2 000 en France, données confidentielles d’un audit de GE.

Dans tous les secteurs d’Alstom, les travailleurs sont encore tenus dans l’ignorance de ces mauvais coups qui se préparent, mais les directions commencent à donner des précisions sur de prétendus sureffectifs, comme par exemple, 36 salariés sur les 80 travaillant dans la filiale Renewable (Hydraulique – Éolien). Les syndicats parlent, eux, de 1 500 emplois menacés en France. Et d’ores et déjà, des dizaines de prestataires des bureaux d’études ont été renvoyés, ainsi que des intérimaires.

Côté Transport, qui restera Alstom, c’est la même crainte de licenciements. Plus de 100 salariés sur 550 sont partis cette année en départ amiante, pénibilité ou mutation notamment à Reischhoffen, pendant que la direction aggrave par tous les bouts les conditions de travail et de salaire.

En Suisse, les 6 500 salariés d’Alstom, qui font partie des mêmes filiales que ceux de Belfort, sont eux aussi confrontés aux mêmes menaces de suppressions d’emplois. 300 d’entre eux ont été vendus au groupe italien Ansaldo, soi-disant pour corriger la domination de GE en Europe sur le marché de la maintenance des centrales, mais les syndicats suisses tirent la sonnette d’alarme car Ansaldo ne s’engage au maintien des emplois que jusqu’en 2018.

Depuis l’annonce de cette vente d’Alstom à GE, les syndicats continuent de crier à « la braderie d’un fleuron de l’industrie française au profit des Américains » et demandent inlassablement à l’État d’entrer dans le capital d’Alstom pour soutenir une « politique industrielle », avec des marchés qui sauveraient les emplois. Cela revient à dire aux travailleurs qu’ils auraient des intérêts communs avec leurs exploiteurs capitalistes, et que le gouvernement ne serait pas aux ordres de ces gens-là.

Il est à souhaiter que les travailleurs, qu’ils soient exploités par Alstom ou GE, trouvent en eux-mêmes la force et les voies de la lutte pour leurs intérêts communs et pour imposer l’interdiction des licenciements.

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