Maroc : Hollande et son ami le roi23/09/20152015Journal/medias/journalnumero/images/2015/09/2460.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans le monde

Maroc : Hollande et son ami le roi

Hollande a passé deux jours au Maroc, en visite officielle d’amitié, selon les mots de l’Élysée. La France est le premier investisseur dans le pays, et – c’est bien le moins pour l’ancienne puissance de tutelle – 750 filiales de grands groupes capitalistes y prospèrent.

C’est donc surtout en voyageur de commerce que le président, flanqué de représentants de Veolia, Suez, Renault, de Guillaume Pépy et du « paysan » capitaliste Xavier Beulin, est allé renouer des liens quelque peu distendus, officiellement en tout cas. Depuis que des plaintes pour tortures, déposées en France, avaient conduit à la convocation à Paris en février 2014, de Hammouchi, le chef du contre-espionnage marocain, Mohammed VI battait froid la diplomatie française. Une visite à Rabat du ministre de l’Intérieur, une promesse de légion d’honneur pour Hammouchi en tant que spécialiste de la lutte contre le terrorisme, ainsi que d’autres tentatives de rapprochement n’avaient pas suffi. Après l’affaire rondement menée des deux journalistes français accusés de chantage à l’égard du roi, la visite de Hollande était un pas supplémentaire dans la reconstruction de relations normalisées.

L’enjeu est de taille : outre l’usine Renault de Tanger déjà rentable, une autre usine automobile, de PSA cette fois, doit être installée à Kénitra, ainsi qu’un centre de maintenance du futur TGV marocain, dont deux voitures ont déjà été vendues par Alstom.

Que pèsent alors les droits de l’homme bafoués, les arrestations systématiques de manifestants et de militants, les emprisonnements dans le centre secret de Tamara, et la torture toujours employée par la police du dictateur ?

La petite rosette, à nouveau promise à Hammouchi par Hollande, ne coûte rien en effet. Mais elle a de quoi faire perdre toute illusion envers le PS, s’il en restait, à ceux qui au Maroc se battent contre la dictature et la misère qu’elle entretient au profit du roi, de sa clique et des capitalistes français, amis de tous ceux, quels qu’ils soient, qui soignent leurs bénéfices.

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