François Baroin, à la tête de l’Association des maires de France, même s’il affiche son accord avec le droit d’asile, a eu le culot de prétendre que la ville de Troyes ne peut plus accueillir de migrants car elle en accueillerait déjà beaucoup plus qu’ailleurs et que, de ce fait, il n’y aurait plus de place. C’est lui qui, il y a quelques années, avait fermé l’accueil Baltet de Troyes, l’abri de nuit, le vestiaire et la cantine sociale, réduisant ainsi la capacité d’accueil pour des personnes et des familles à la recherche d’un logement.

Ministre de Sarkozy, Baroin avait entériné la politique de réduction des régularisations, qui s’est traduite, à Troyes comme ailleurs, par des situations dramatiques. Les personnes sans papiers restent dans les centres d’accueil pendant des mois et des années, provoquant la saturation du système.

Baroin est resté sourd aux demandes des travailleurs sociaux du SIAO et des associations comme les Restos du Cœur, le Secours populaire et la Croix-Rouge ainsi qu’à celles des enseignants, militants syndicaux ou politiques qui mettaient en garde contre les conséquences dramatiques d’un dispositif d’hébergement d’urgence complètement saturé. Et il n’a pris aucune mesure à la suite de la manifestation de 200 personnes de mars dernier contre l’annonce de la préfecture de l’Aube de ne plus financer les places d’hébergement d’urgence hivernales.

Dans le concert d’hypocrisie, Baroin a sa place sur les marches du podium.