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Leur société
Municipalités en faillite : l’État ne demande pas de comptes aux banques
Alors que les emprunts toxiques étranglent financièrement de nombreuses collectivités locales, l’État leur fait un chantage : les aider à maintenir la tête hors de l’eau, à condition de ne pas poursuivre les banques prédatrices qui les ont mises à genoux.
Environ 1 500 municipalités, et quelques départements comme l’Ain et la Seine-Saint-Denis, s’étaient fait convaincre par les banques, dans les années 1990 et 2000, de leur emprunter de l’argent à des taux variables. Ces prêts à bas taux au début ont vu ensuite les intérêts, indexés sur des formules financières incompréhensibles, exploser et devenir hautement toxiques. Ainsi la petite commune de Saint-Cast-le-Guildo dans les Côtes-d’Armor, avait souscrit un produit appelé « Tofix » de façon frauduleuse par Dexia et se retrouve à devoir rembourser à cette banque des intérêts de près de 800 000 euros par an jusqu’en 2032 alors qu’elle ne doit plus que 3 millions de capital.
Ces jours-ci, 700 collectivités, ayant sollicité l’aide de l’État pour éviter de faire faillite, vont savoir quel montant d’argent public va leur être alloué. Car le gouvernement n’envisage absolument pas pour boucher ces trous financiers de prendre l’argent que les banques accumulent, ou avec lequel elles spéculent. Il veut même sauver la mise aux banques. En effet pour toucher cette aide, les municipalités doivent renoncer à poursuivre les banques en justice pour défaut d’information sur les produits financiers toxiques qu’elles leur ont fait avaler.
La banque Dexia a été la grande spécialiste de cette arnaque aux finances publiques locales, ce qui n’a pas empêché les États français, alors sous Sarkozy, et belge, de la sauver en 2008 pour un coût de 6 milliards d’euros.
Sous Hollande, c’est pareil : il est hors de question de demander des comptes aux banques. Peu importe que des villes soient en faillite, du moment que le système financier peut tranquillement continuer son pillage d’argent public.