Les chiffres officiels sont tombés : en juillet le nombre de ruptures conventionnelles du contrat de travail a atteint 33 211, soit un rythme de près de 400 000 sur l’année. Cette procédure est censée être la conclusion d’un « accord » entre le salarié et l’employeur pour un licenciement qui, en théorie, ne pourrait plus être contesté.

Car si le patron peut toujours refuser une telle convention lorsque le salarié la propose, la situation est bien plus délicate pour le salarié face aux menaces qui pèsent sur lui. Dans la réalité cela permet au patron de faire le chantage suivant : ou vous acceptez d’être mis à la porte avec un petit quelque chose, ou sinon ce sera pire.

Et c’est cette facilité donnée aux licenciements qui explique que depuis que cette procédure a été introduite en 2008, elle n’a cessé de concerner un nombre toujours plus grand de salariés. À tel point qu’aujourd’hui elle représente près de 20 % de l’ensemble des ruptures de contrat de travail, soit deux fois plus qu’en 2009.

Mais si certains responsables parlent d’abus, les seules décisions prévues par le gouvernement pour faire baisser le nombre de ruptures conventionnelles seraient de rendre les licenciements sans motif encore plus accessibles ! Il n’y a vraiment rien à attendre de ce côté-là.