Patrick Drahi : la baudruche gonflée par les banques23/09/20152015Journal/medias/journalnumero/images/2015/09/2460.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Patrick Drahi : la baudruche gonflée par les banques

La nouvelle coqueluche de la presse économique et de la finance, Patrick Drahi, dirigeant de la société Altice, contrôlant Numéricable, SFR, et un certain nombre d’organes de presse, a racheté le quatrième câblo-opérateur américain, Cablevision, pour 17,7 milliards de dollars après s’être déjà offert une autre entreprise du même secteur en mai dernier pour 9 milliards de dollars. En un an, Drahi a réalisé quatre grosses acquisitions pour une valeur totale de presque 50 milliards d’euros. Sa fortune personnelle a gonflé dans le même temps, puisque, estimée à 15 milliards d’euros, elle le hisserait en troisième position du palmarès des fortunes françaises.

Mais Drahi n’achète pas avec son argent mais avec celui que lui prêtent des banques comme Goldman Sachs, JP Morgan, BNP Paribas. Son succès se construit donc sur un endettement gigantesque.

En fait, toutes ces opérations financières sont payées par les travailleurs des entreprises que Drahi rachète. C’est même la seule garantie qu’il donne à ses créanciers. « Je n’aime pas à payer les salaires. Je paye aussi peu que possible », a-t-il-déclaré lors d’une conférence à New-York le 17 septembre. Cela a le mérite de la clarté et c’est finalement la seule recette de son succès : les banques prêtent sans compter, Drahi s’endette pour acheter et la facture est présentée aux travailleurs en imposant bas salaires et licenciements, jusqu’à ce que la bulle financière qu’il contribue à créer avec d’autres éclate. Mais pour ces gens-là, c’est après eux le déluge.

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