L’Assurance-maladie dans le collimateur23/09/20152015Journal/medias/journalnumero/images/2015/09/2460.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

L’Assurance-maladie dans le collimateur

Dans le plan de plus de 14 milliards d’euros d’économies sur les dépenses de l’État programmé pour 2016, le budget de la Sécurité sociale, présenté jeudi 24 septembre par Marisol Touraine, ministre de la Santé et Christian Eckert, ministre du Budget, sera largement mis à contribution.

Ce sont les crédits de l’Assurance-maladie qui seront la principale cible des économies à réaliser. Le gouvernement propose en effet d’économiser 3,4 milliards d’euros sur les dépenses de santé en 2016, en limitant à 1,75 % la progression des crédits sur l’année. De ce côté, les années se suivent et se ressemblent. En 2015, les crédits de l’assurance-maladie avaient déjà été réduits de 3,2 milliards d’euros.

Pour réaliser ces économies, le gouvernement n’a rien trouvé de nouveau par rapport aux précédents plans d’économies : parmi les mesures évoquées, il propose en effet de développer un peu plus la chirurgie ambulatoire, de réduire encore la durée d’hospitalisation, de fermer plus de lits dans les services, de limiter l’accès aux transports médicaux pris en charge, d’inciter les médecins à moins prescrire d’arrêts de travail, etc.

Les milliards d’économies prélevés sur le budget de la santé ne pourront que se traduire pour les malades et pour le personnel par une nouvelle aggravation du déficit dans la qualité et l’accessibilité des soins.

C’est injuste et c’est aberrant. Car ce n’est pas la progression des dépenses de santé qui est responsable des prétendus déficits de l’Assurance-maladie. Cette progression n’est pas due, comme veut le faire croire le gouvernement, aux malades qui abusent des soins, mais au vieillissement de la population et au progrès des techniques et des connaissances médicales. S’il y a un déficit de la Sécurité sociale, et en particulier de l’Assurance-maladie, c’est en raison de la baisse des cotisations liée à la crise, au chômage, à la généralisation du travail précaire, et aux baisses ou exonérations de cotisations qui se sont accumulées en faveur du patronat.

Partager