Hôpital Tenon, Paris 20e : La police dans l'hôpital10/10/20132013Journal/medias/journalnumero/images/2013/10/une2358.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

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Hôpital Tenon, Paris 20e : La police dans l'hôpital

Le 3 octobre, une quarantaine de manifestants, regroupés dans le hall de l'hôpital Tenon, à Paris 20e, se sont trouvés face à la police. Pancartes à l'appui, ils protestaient contre le manque de personnel du centre d'IVG, rouvert dans de nouveaux locaux depuis un an et demi.

Il aura pourtant fallu quatre ans de mobilisation au collectif qui s'était constitué pour obtenir le maintien de ce centre dans les locaux de l'hôpital. Mais il fonctionne dans des conditions qu'ont dénoncées les manifestants, membres du personnel, habitants du quartier et militantes du mouvement Les salopes sont de retour, qu'elles ont ainsi baptisé en référence au Manifeste des 343, paru en 1971 pour dénoncer l'interdiction de la contraception et de l'avortement.

Ces militantes, souvent déjà parmi celles qui se sont battues dans ces années-là pour le droit des femmes à disposer librement de leur corps, protestaient avec raison contre le fonctionnement défectueux du centre.

Depuis cet été, il n'y a plus qu'une seule infirmière au lieu de deux et plus du tout de conseillère conjugale. Faute de personnel, les mineures qui se présentent pour avorter sont renvoyées vers l'hôpital Trousseau, dans le 12e arrondissement.

Sans réponse à un courrier de protestation expédié le 11 septembre, et devant l'urgence des recrutements, le collectif avait décidé de ce rassemblement dans le nouveau bâtiment de l'hôpital Tenon afin d'obtenir un rendez-vous avec la direction de l'hôpital. En civil, assez nombreux pour les photographier et filtrer les entrées à cette porte, les policiers ont tenté une première fois de chasser les militants du collectif vers l'extérieur.

Après négociation, ceux-ci ont obtenu un rendez-vous avec la direction. Mais c'est cette fois la police en tenue antiémeute qui a cherché à expulser de l'hôpital les manifestants ne faisant pas partie de la délégation, malmenant des militants syndicaux de la CGT et de SUD.

La présence de policiers en tenue antiémeute dans l'hôpital a choqué de nombreux membres du personnel. Comme l'une l'a dit, il y a de quoi s'indigner de voir « violenter des femmes qui, dans les années 1970, ont permis que les enfants qui naissent aujourd'hui en France soient désirés et non subis ».

Le centre d'IVG de l'hôpital parisien Saint-Antoine est déjà fermé, celui de la maternité des Lilas, en Seine-Saint-Denis, est menacé, des femmes vont de nouveau se faire avorter aux Pays-Bas, et pendant ce temps, chaque mois, des catholiques intégristes viennent prier aux abords de Tenon, protégés par la police.

Dans la continuité des gouvernements précédents, la priorité donnée aux réductions de dépenses dans la santé fragilise aussi le droit à l'avortement.

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