Banque postale, Nantes : Remise en cause de congés, c'est non !10/10/20132013Journal/medias/journalnumero/images/2013/10/une2358.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Banque postale, Nantes : Remise en cause de congés, c'est non !

Jeudi 26 septembre, le Centre financier de la Banque postale de Nantes a été touché par un mouvement de large mécontentement : la direction avait décidé de modifier le mode d'octroi des congés des salariés, on pourrait dire en catimini. C'est raté.

Jusqu'à présent, cela se faisait en fonction des choix de chacun, il y avait un premier choix, puis un deuxième, etc. C'est particulièrement important pour les périodes de vacances scolaires où, à tour de rôle, chacun peut espérer être en congé avec ses proches, si le pourcentage d'absences est respecté.

Cependant la direction a décidé que cela se gérerait désormais en fonction des flux : ce n'est plus les employés qui choisiront leurs périodes de congés, mais ils dépendront des flux des appels clients. Et ce n'est pas la même chose du tout, vu l'acharnement que la direction met à faire passer sa mesure.

Avec la mise en place de la « dématérialisation », qui signifie qu'on scanne les lettres des usagers qui sont transformées en fichiers électroniques, toute correspondance devient un « flux » qui peut être traité sur tous les ordinateurs de France et de Navarre. Il est arrivé que brutalement, le flux augmente, parce qu'un autre centre financier ne pouvait plus faire face.

Dès le 26 septembre, les salariés des services clients, qui sont les premiers impactés, ont refusé un tel scénario pour leurs congés. Ils ont décidé de ne plus prendre les appels téléphoniques et de ne faire que les travaux écrits. Dans un premier temps, la direction a remis des lettres de menace de sanctions ou de retenues sur salaire. Mais, devant la colère, elle a dit de ne pas tenir compte de ces lettres : le vendredi suivant elle aurait le planning des congés, on verrait au cas par cas et, si le personnel acceptait de faire plus d'heures au téléphone, elle serait plus encline à accorder les ponts du mois de mai.

Cela n'a pas plu aux postiers, qui ont décidé de poursuivre leur action – c'est-à-dire lâcher le téléphone – tant que le projet de la direction resterait en l'état. Alors elle a envoyé de nouvelles menaces par lettres recommandées. Cela a été l'occasion d'apprendre que, si le service clients était sur la sellette, ce système allait être étendu à tous les services de tous les centres financiers, de toute la Banque postale.

Des assemblées générales ont eu lieu quotidiennement et ont reconduit le mouvement. Un préavis de grève a été posé pour le jeudi suivant. C'est alors que la direction a fait savoir que les premier et deuxième choix, voire le troisième, étaient accordés à la plupart, pour les congés d'hiver.

Les salariés ont donc repris le téléphone, mais ils restent sur le qui-vive.

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