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Leur société
Calais : La protestation des réfugiés syriens
Ayant fui la guerre civile dans leur pays, ces Syriens qui arrivent à Calais pour tenter de rejoindre l'Angleterre sont en butte au harcèlement policier. Sous les caméras des journalistes, Manuel Valls n'a pas osé donner l'ordre à la police de les déloger de force, mais la menace était bien là.
Les gouvernements britannique et français, bien que liés par des accords, se sont comme d'habitude renvoyé mutuellement la responsabilité de la situation des migrants. Cependant cette manifestation les a contraints à entamer des négociations. Le préfet du Nord-Pas-de-Calais a promis aux réfugiés des hébergements d'urgence et leur a proposé de déposer une demande d'asile en France. Mais tous savent que ces hébergements sont précaires et que la démarche de régularisation est longue et aléatoire.
Le ministre français des Affaires étrangères Fabius, puis Hollande lui-même ont vaguement parlé de mesures pour faciliter leur accueil. Mais c'est en Grande-Bretagne que les réfugiés veulent se rendre, car ils espèrent y trouver du travail plus facilement qu'en France, d'autant plus qu'ils parlent souvent l'anglais et qu'ils y ont souvent déjà des proches. À quoi le représentant du gouvernement britannique a répondu qu'il accepterait d'examiner, « au cas par cas », les dossiers de ceux qui pourraient « faire état de leurs liens familiaux en Grande-Bretagne. »
Ces quelques concessions britanniques n'ont pas satisfait les réfugiés, mais au moins ils auront obligé les gouvernements français et britannique, qui n'ont que mépris pour les migrants, à changer de ton. Sur leurs pancartes comme dans leurs interviews les réfugiés dénonçaient d'ailleurs l'hypocrisie du gouvernement de Hollande : celui-ci vient de brandir la menace d'une intervention militaire en Syrie, soi-disant pour sauver la population de la dictature de Bachar el-Assad tout en montrant son mépris pour les réfugiés qui la fuient.