Enseignement : Priorité... aux économies10/10/20132013Journal/medias/journalnumero/images/2013/10/une2358.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Enseignement : Priorité... aux économies

Dans le cadre d'une « évaluation de la politique d'éducation prioritaire », le ministère de l'Éducation nationale a rendu un « rapport de diagnostic ».

L'éducation prioritaire concerne 20 % des élèves et les problèmes que les élèves en grande difficulté doivent affronter sont en hausse constante. Le taux de chômage des quartiers sensibles où se situent ces écoles explose. On constate la progression du nombre de parents isolés – le plus souvent les mères – qui doivent se débrouiller avec des salaires de temps partiels imposés et des horaires ne leur permettant pas d'être à la maison au moment du lever et du coucher des enfants. La maîtrise de la langue recule et le rapport constate que « la politique publique n'a pas donné à ce jour les résultats attendus : réduire les écarts de réussite entre l'éducation prioritaire et les autres établissements ». Il ajoute : « Le système français reste fortement inégalitaire et ces écarts, liés au milieu social, se sont creusés ces dernières années. Il est en particulier défavorable aux enfants d'ouvriers et d'inactifs. »

Dans l'académie de Créteil, lors des réunions de concertation, les professeurs des écoles et des collèges ont relevé les ambiguïtés du rapport. Celui-ci souligne que le nombre « légèrement moindre » d'élèves par classe « ne semble pas produire d'effet positif notable ».

Comme à chaque fois qu'il est question de réforme, les représentants du ministère commencent par sous-entendre que le problème n'est pas de donner des moyens supplémentaires, que 24 élèves maximum par classe en ZEP, c'est presque pareil que 28 ailleurs, etc. Et peu importe que le personnel, invité « à apporter ses suggestions » réclame de vrais moyens supplémentaires.

Ce rapport présage-t-il de nouvelles coupes dans les budgets, ou ira-t-il grossir une pile au fond d'une armoire ? Ce qui est certain, c'est que c'est sur un autre terrain que les enseignants pourront faire entendre leur avis sur la question.

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