Quand le PS parle de combattre le FN : On ne tue pas la mauvaise herbe en l'arrosant d'engrais10/10/20132013Journal/medias/journalnumero/images/2013/10/une2358.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Quand le PS parle de combattre le FN : On ne tue pas la mauvaise herbe en l'arrosant d'engrais

Le Parti socialiste a réuni samedi 5 octobre un forum intitulé « La République contre les extrémismes ». Quelques ministres et dirigeants de ce parti s'y sont gravement interrogés sur les causes de la montée électorale du Front national et la meilleure manière de le combattre.

Il ne suffit malheureusement pas de se dire qu'ils défendent leurs prébendes, face à la concurrence d'autres politiciens qui ont hâte d'accéder à leur tour à la mangeoire. C'est vrai, mais ce n'est pas tout : la montée du Front national est à la fois un indice du recul de la conscience de classe et une menace directe pour les travailleurs. Elle est aussi, et à juste titre, un sujet d'inquiétude pour les électeurs traditionnels des partis de gauche.

Le PS se propose donc d'utiliser cette inquiétude pour tenter de conserver ses électeurs... et ses élus. Mais pour cela il lui faut donner une explication de la montée du FN et des perspectives pour la combattre, d'où la tenue de ce forum.

Les orateurs se sont donc succédé pour affirmer que la progression de l'extrême droite est due à la persistance de la crise et du chômage. La porte-parole du gouvernement a expliqué que « la meilleure digue est une protection sociale rénovée et renforcée ». Cela n'empêche pas le gouvernement Ayrault de continuer la politique de ses prédécesseurs, en démontant pièce par pièce les retraites et la Sécurité sociale, en rendant la vie toujours un peu plus difficile aux familles ouvrières. Najat Vallaud-Belkacem a ajouté que le FN serait désarmé si les gens avaient la « certitude que le progrès est en marche » et a cité les « bons résultats » du gouvernement. Mais la réalité de la régression sociale, sous direction d'un gouvernement PS, est bien plus forte que tous les discours. Quant aux « bons résultats », chacun sait qu'ils ne concernent que les bénéfices des grandes entreprises et qu'ils sont bâtis sur les suppressions de postes, d'un côté, les subventions offertes par l'État aux capitalistes, de l'autre. S'il ne fallait compter que sur les mesures économiques et sociales du PS, le FN n'aurait pas de souci pour son avenir.

Sur le chapitre politique, le Parti socialiste rejette la responsabilité sur la droite qui « banaliserait le discours du FN en l'adoptant ». Les dirigeants socialistes ont évidemment beau jeu en dénonçant les multiples discours réactionnaires, racistes ou xénophobes des politiciens de droite.

Mais le PS, loin de les combattre, reprend lui aussi à son compte des arguments traditionnels de la réaction, depuis les discours nationalistes de Montebourg sur le made in France, jusqu'aux diatribes anti-Roms de Valls. Ce dernier est même, paraît-il, la meilleure carte de Hollande pour endiguer le FN... en le copiant.

Comment s'étonner dans ces conditions qu'après l'élection de Brignoles le PS appelle à faire barrage au PS... en votant UMP ?

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