AXA France assure tout, sauf l'emploi10/10/20132013Journal/medias/journalnumero/images/2013/10/une2358.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

AXA France assure tout, sauf l'emploi

La direction d'AXA s'est toujours vantée de ne pas licencier, mais elle supprime des emplois par milliers. Ainsi, au fil des ans, la direction d'AXA France a considérablement réduit les effectifs de plusieurs de ses sites de province.

Ainsi à Châteauroux, en onze ans, le nombre de salariés est passé de 270 à 115, soit une baisse de 57 %, et à Nîmes, en sept ans, de 253 à 127, soit une baisse de 50 %. La situation est semblable à Dijon et Tours. Dans les services, les conditions de travail se dégradent de façon continue. Dans un avenir proche, ces sites sont tout simplement menacés de fermeture.

D'autre part, les responsables d'AXA France programment 700 à 900 recrutements pour le personnel administratif. Mais c'est pour compenser 2 500 départs. Et de nombreux jeunes en alternance chez AXA se retrouvent au chômage à la fin de leur contrat. En 1998, le personnel administratif d'AXA comptait 13 200 salariés. La prévision pour 2015 est de 6 881 (hypothèse basse). Plus de 6 000 emplois auront alors été supprimés. Il en va de même pour le personnel commercial : il y avait plus de 10 000 salariés en 1998, alors qu'en juin 2013 l'effectif en contrat à durée indéterminée n'était plus que de 3 864.

La réalité, c'est qu'AXA participe largement à l'aggravation du chômage, alors qu'il a les moyens d'embaucher. Ses bénéfices ont été de 4,2 milliards d'euros en 2012 et atteignent déjà 2,5 milliards d'euros pour le premier semestre 2013. Il bénéficie d'importantes aides publiques : ainsi le PDG Henri de Castries annonçait fin 2012, dans une interview, que l'entreprise ne percevrait que... 20 millions d'euros en 2014 sous forme de crédit d'impôt, sur les 20 milliards prévus par le gouvernement dans le cadre de « pactes de compétitivité ». C'est ce qu'on appelle pleurer la bouche pleine.

Les besoins sont là, les moyens aussi : reste à contraindre la direction à embaucher. Et pour cela, les milliers de salariés travaillant chez AXA représentent une force.

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