Loi sur les retraites : Une attaque contre les classes populaires10/10/20132013Journal/medias/journalnumero/images/2013/10/une2358.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Loi sur les retraites : Une attaque contre les classes populaires

La réforme des retraites examinée à l'Assemblée prévoit un allongement progressif de la durée de cotisation pour avoir droit à une retraite à taux plein. Elle s'inscrit dans la continuité des réformes précédentes réalisées par des gouvernements de droite : celle de Balladur en 1993, qui a porté la durée de cotisation de 37,5 ans à 40 ans, et celle de Fillon en 2003, qui l'a portée à 41,5 ans. Hollande propose de la faire passer à 43 ans, à raison d'un trimestre de plus tous les trois ans à partir de 2020.

Le gouvernement présente, sinon comme un cadeau, du moins comme un moindre mal, de ne pas avoir touché à l'âge légal du départ en retraite, passé de 60 à 62 ans sous Sarkozy en 2010. Comme si allonger la durée de cotisation ne revenait pas, dans les faits, au même.

Le projet prévoit une augmentation des cotisations des salariés et des patrons aux caisses de retraite. La hausse – de 0,15 point en 2014 et de 0,05 point pour les trois années suivantes – sera la même pour les uns et pour les autres, souligne le gouvernement. Mais il a promis au patronat de compenser cette hausse par la baisse d'autres cotisations et, dans les faits, seuls les salariés devront mettre la main à la poche.

Les retraités seront eux aussi mis à contribution, de deux façons. La majoration de pension dont bénéficient ceux qui ont élevé trois enfants ou plus, jusqu'ici exonérée, sera désormais soumise à l'impôt. La revalorisation annuelle des pensions, pour tenir compte de l'inflation, s'appliquera le 1er octobre au lieu du 1er avril. Ce décalage rapportera au budget de l'État, et donc coûtera aux retraités, 600 millions d'euros l'an prochain. En fait, cela revient à désindexer les pensions de retraite, autrement dit à programmer leur érosion. Les députés socialistes qui demandaient d'exclure de ce gel des pensions les retraités les plus modestes, ceux qui ne payent pas d'impôt sur le revenu par exemple, ont retiré leurs amendements à la demande du gouvernement.

En fait, la réforme des retraites n'est qu'un aspect d'une offensive générale. Toutes ces mesures portent la marque d'une politique qui consiste à prendre dans les poches des classes populaires de quoi permettre au grand patronat, aux plus riches, de traverser la crise en continuant à s'enrichir.

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