Russie, jeux olympiques de Sotchi : L'Olympe de la corruption10/10/20132013Journal/medias/journalnumero/images/2013/10/une2358.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans le monde

Russie, jeux olympiques de Sotchi : L'Olympe de la corruption

La flamme olympique est arrivée en Russie, pays qui accueillera les jeux Olympiques d'hiver 2014 à Sotchi, cité balnéaire de la mer Noire située au pied des monts du Caucase.

Poutine et son gouvernement en ont profité pour monter une gigantesque opération d'autopromotion : on va promener la flamme aux quatre coins de cet immense pays, elle ira même dans l'espace (en spoutnik) et au fond du lac Baïkal (en bathyscaphe). La population est en effet invitée à croire que, le pays ayant décroché une manifestation sportive mondiale, le régime lui a redonné une place de grande puissance.

En attendant la pluie habituelle des médailles, Sotchi a d'ores et déjà décroché l'or : celui des jeux les plus chers de l'histoire. Il y en a pour 36 milliards d'euros, cinq fois plus que le budget initial. Et ce n'est pas fini, car la note grimpe chaque jour, au fil de la gabegie générale et d'une corruption non moins généralisée.

Même si Moscou prétend que ses JO sont « prêts à 100 % », nombre de chantiers d'infrastructures et d'équipements sportifs ne le sont pas. Ou alors, ils sont achevés dans des conditions tout à fait scandaleuses : une cascade de sociétés contractantes et sous-contractantes exploite de façon infâme une masse d'ouvriers, venus de presque toutes les républiques ex-soviétiques autres que la Russie. Sur les chantiers où ils sont logés, ils travaillent « 25 heures sur 24 », selon le quotidien économique Les Échos. Et pour cela ils n'ont droit qu'à des salaires de misère, qui ne leur sont d'ailleurs souvent pas versés du tout, comme l'a relaté la presse russe. Les ouvriers non payés quittent alors le chantier, aussitôt remplacés par d'autres qui n'ont pas encore connaissance de ce système de vol de salaires organisé à grande échelle. Les huiles du CIO (Comité olympique international) ne peuvent l'ignorer, bien sûr. Mais cela ne semble pas les troubler. En tout cas, on ne les entend pas : leur cher « idéal olympique » est bien au-dessus de cela.

Quant aux fonds alloués, on estime que 30 à 50 % en ont été détournés : par les autorités locales ou centrales, par les sociétés concessionnaires amies de bureaucrates haut placés. Régulièrement, des journaux russes font état des scandales restant sans suites judiciaires. Et pourquoi y en aurait-il ? Poutine n'est-il pas déjà le champion de l'amnistie des crimes économiques ?

Partager