Faïencerie de Vitry-le-François : Dépecée par la rapacité des patrons10/10/20132013Journal/medias/journalnumero/images/2013/10/une2358.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Faïencerie de Vitry-le-François : Dépecée par la rapacité des patrons

La faïencerie Sarreguemines Bâtiment - Lecico France de Vitry-le-François produit des cuvettes de WC, des bacs de douche et autres éléments sanitaires en grès. Elle risque de connaître sa troisième cession en dix ans, chacune des reprises ayant été payée au prix fort par les travailleurs, dont le nombre est tombé dans le même temps de 450 à 110.

Le groupe FSDV, qui possédait l'entreprise depuis des dizaines d'années, s'en est débarrassé en 2003, après en avoir tiré de substantiels profits. 88 emplois ont alors été supprimés. Trois ans plus tard, les repreneurs, dont un cadre détesté par les ouvriers pour son agressivité, décidèrent de passer la main à un groupe égyptien, Lecico, qui imposa une centaine de licenciements. Il ne restait plus alors que 143 salariés car, en plus des deux plans sociaux, la pression patronale s'est traduite par des licenciements individuels en continu au cours de cette période.

Depuis deux ans, la production tourne au ralenti. En fait, il y a toutes les raisons de supposer que l'usine et l'utilisation de la marque Sarreguemines profitent à la maison-mère de façon assez singulière. En effet, nombre de produits venant d'usines réparties dans différents pays passent par Vitry-le-François pour s'y voir apposer la marque et un « made in France » leur donnant une valeur marchande supérieure. Les gains de cette opération ne figurent pas dans les comptes de l'entreprise marnaise et la direction est toujours restée évasive lorsque la question lui a été posée.

Aujourd'hui, le groupe Lecico a décidé à son tour de dégager ses capitaux de l'entreprise, sous le prétexte de pertes importantes, et agite le leurre d'un éventuel repreneur. Selon les dires de la direction elle-même, pour les travailleurs, cette reprise se traduirait au minimum par la suppression de la moitié des emplois. Mais l'hypothèse la plus probable est la liquidation pure et simple.

Aujourd'hui, les travailleurs, dont la plupart sont payés au niveau du smic après des années d'ancienneté, s'interrogent sur la situation de leur entreprise et surtout sur leur avenir. Si l'angoisse du lendemain prédomine, il n'est pas dit que la colère ne s'exprimera pas, tant il serait légitime de demander des comptes à tous ceux qui se sont enrichis sur leur travail.

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