Aubervilliers (Seine-Saint-Denis) : La réforme des rythmes scolaires contestée10/10/20132013Journal/medias/journalnumero/images/2013/10/une2358.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Aubervilliers (Seine-Saint-Denis) : La réforme des rythmes scolaires contestée

Depuis la rentrée 2013, les enseignants et les enfants d'Aubervilliers sont soumis à de nouveaux horaires dans le cadre de la réforme des rythmes scolaires. À peine un mois après son application, la réforme fait l'unanimité contre elle.

Locaux inadaptés, animateurs en nombre insuffisant et peu formés, travail des enseignants désorganisé, enfants ne terminant jamais à la même heure, enfin problèmes de sécurité à cause des nombreux va-et-vient des enfants et des adultes entre les diverses activités : sur toutes ces questions, des mises en garde avaient été formulées par des enseignants et des parents, mais pas entendues.

Jeudi 3 octobre, à l'appel des organisations syndicales, parents d'élèves et enseignants d'Aubervilliers se sont massivement mobilisés. 95 % des enseignants étaient en grève et 22 écoles sur 32 étaient fermées ce jour-là. La manifestation a regroupé près de cinq cents personnes.

Le maire socialiste, Jacques Salvator, a reconnu du bout des lèvres qu'il y avait bien des dysfonctionnements, mais c'était, selon lui, le résultat du succès de la réforme ! Autrement dit, le manque de moyens s'expliquerait par le trop grand nombre d'élèves inscrits aux activités périscolaires. Outrés par tant de mauvaise foi, les parents et les enseignants ont quitté la mairie. Quant à ceux qui s'étaient rendus à l'inspection académique, l'inspecteur leur a dit qu'il s'agissait d'un « problème politique », signifiant ainsi son impuissance à changer les choses.

Le soir, une assemblée générale s'est tenue dans une école de la ville où le point a été fait. Un parent est intervenu pour dire que cette réforme était mauvaise, parce que mal appliquée faute de moyens, mais que les moyens, justement, la municipalité risquait à terme de venir les prendre dans la poche des habitants en augmentant les impôts. En effet, si pour l'année à venir la municipalité reçoit 90 euros de l'État et 45 euros de la CAF par enfant, cela ne va pas durer éternellement. Et ensuite, qui va payer ?

Peillon a déclaré qu'il allait aider Aubervilliers à réussir la réforme. Mais personne n'est dupe. Samedi 5 octobre, parents et enseignants se sont invités à l'inauguration du tout nouveau conservatoire d'Aubervilliers. Courageux mais pas téméraire, le maire s'est éclipsé pour ne pas avoir à affronter la colère des manifestants.

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