À Sochaux, le 3 octobre, la CGT et la CFDT appelaient à des arrêts de travail contre le « contrat social » sauce PSA. 763 ouvriers de Sochaux plus 72 ouvriers, techniciens et cadres du centre d'essai de Belchamp ont donc arrêté le travail.

À Sochaux, les grévistes, réunis en assemblée, ont défilé dans les allées de l'atelier du Montage. Les cortèges étaient très dynamiques. Plus nombreux que le 18 septembre dernier, les grévistes arboraient de larges sourires et, fait rare, on comptait parmi eux des moniteurs et des techniciens. En Logistique, ceux qui déchargent les camions et ceux qui approvisionnent les chaînes en pièces ont débrayé massivement. Dans les allées du Ferrage et du Montage, l'enthousiasme des grévistes a fait son effet, amenant des ouvriers à les rejoindre. Certains disaient : « Ça rappelle le bon vieux temps. » De jeunes ouvriers sont fiers d'être passés outre les pressions de certains chefs.

En revanche, du côté de la centaine de représentants du patron, les « suivettes », mobilisés pour la circonstance, on observait un certain malaise et des visages tendus. Cela n'échappait pas aux grévistes qui sifflaient copieusement des agents de maîtrise essayant de les remplacer sur les chaînes et entonnaient encore plus fort des slogans : « La force des travailleurs, c'est la grève », « PSA ton contrat on n'en veut pas », « Robert Peugeot, rend nos lingots, nous, on veut remplir nos frigos ».

Ceux qui ont débrayé étaient satisfaits d'avoir exprimé leur refus de l'intégralité du plan du patron, mais ils savent que cela ne suffit pas pour qu'il le remballe. Ils sont décidés à être encore plus nombreux la prochaine fois, en s'adressant aux hésitants pour les convaincre.