Niger : Les marchandages d'Areva autour de l'uranium10/10/20132013Journal/medias/journalnumero/images/2013/10/une2358.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans le monde

Niger : Les marchandages d'Areva autour de l'uranium

Le contrat qui lie l'État du Niger et le trust Areva pour l'exploitation des mines d'uranium étant arrivé à son terme, une renégociation a commencé. Les dirigeants du Niger estiment que la part qui revient à leur État est beaucoup trop faible : à peine 5 % du budget national, disent-ils. En outre, ils insistent pour qu'Areva mette en exploitation rapidement la nouvelle mine d'Imouraren, qui devrait être la seconde plus grande du monde.

Mais, les cours de l'uranium ayant beaucoup chuté depuis Fukushima, Areva n'est pas trop pressé d'investir dans cette mine nouvelle. Mine qui avait connu, en avril 2012, une grève des travailleurs nigériens protestant contre leurs conditions de travail : « Nous travaillons 12 heures sur 24 », déclarait alors un conducteur d'engin.

Les dirigeants du Niger tentent d'obtenir plus du trust français en s'appuyant sur la concurrence de la Chine. Celle-ci, étant aussi à la recherche d'uranium, vient de mettre en exploitation une autre mine en partenariat avec le Niger. Le Niger agite donc la menace de traiter avec la Chine plutôt qu'avec la France.

Celle-ci de son côté tient beaucoup à l'uranium du Niger, qui représente à peu près le tiers de la consommation des centrales nucléaires françaises. D'ailleurs, des forces militaires spéciales sont sur place pour sécuriser les installations. Et l'intervention de l'armée française au Mali était largement motivée par la proximité du Niger et de ses mines.

Le président nigérien Issoufou est lui-même un ancien directeur de la Somaïr, une société d'exploitation de l'uranium, filiale d'Areva. Hollande s'était empressé de recevoir Issoufou à l'Élysée en juin 2012, moins d'un mois après son élection, et Areva de son côté tente de le satisfaire à peu de frais. Ainsi, la loi de finances du Niger pour 2013 a ajouté au budget la somme de 17 milliards de francs CFA (environ 26 millions d'euros) offerts au pays par Areva, dont 15 millions d'euros pour l'acquisition d'un avion pour le président !

Ce ne serait pas trop cher payé pour pouvoir continuer à piller le pays, sans aucune retombée pour ses habitants.

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