Ces médecins ne prennent pas très au sérieux le serment dit d'Hippocrate prêté lors de l'obtention de leur diplôme et qui affirme : « Je donnerai mes soins à l'indigent. » L'Assurance-maladie indique qu'elle surveillera ces médecins, qu'elle interviendra et a même déjà envoyé un avertissement à 200 d'entre eux.

Mais le comportement de ces quelques médecins ne suffit pas à expliquer la dégradation de l'accès aux soins pour les milieux les plus démunis. Un plus grand nombre de médecins refusent même de recevoir les patients titulaires de la CMU, de soigner les pauvres même quand la Sécurité sociale les paye. Non seulement les pouvoirs publics les ont laissés faire, mais les politiques menées depuis plus de quarante ans aggravent régulièrement la situation. La participation financière des patients aux soins augmente continuellement. Bien des malades retardent les soins le plus longtemps possible ou cessent de se soigner, même quand les médecins pratiquent les tarifs normaux.

Face à la montée du chômage et de la pauvreté, la gratuité des soins permettrait à tous de se soigner convenablement. Mais cela suppose la fin du règne de l'argent roi, à commencer pour des domaines aussi essentiels que la santé.