Vers une nouvelle attaque contre les retraites23/01/20132013Journal/medias/journalnumero/images/2013/01/une2321.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Vers une nouvelle attaque contre les retraites

Le Conseil d'orientation des retraites (COR) a publié le 22 janvier un rapport réclamé par le gouvernement. Celui-ci veut faire l'état des lieux avant « concertation » sur le sujet prévue pour le printemps prochain.

Ce rapport pointe un certain nombre d'inégalités : inégalité entre la pension moyenne des hommes (1 552 euros en 2010) et celle des femmes (899 euros), inégalité en fonction des secteurs d'activité. Il rappelle l'écart entre l'âge de cessation d'activité et l'âge de liquidation de la retraite car, entre 55 et 64 ans, seulement un salarié sur dix au chômage en 2010, a retrouvé un emploi en 2011. Il suggère de modifier le calcul de la pension, effectué sur les vingt-cinq meilleures années depuis la réforme Balladur, et d'atténuer la faiblesse des pensions, par exemple en excluant du calcul les cinq plus mauvaises années. Il suggère aussi de revoir la règle des 200 heures payées au smic horaire nécessaires pour valider un trimestre au régime général, qui pénalise les travailleurs à temps partiel et à bas salaire.

C'est sur cette base que le gouvernement prétend organiser la réflexion sur les retraites. Mais qui peut croire que les imperfections, les inégalités du système seront résolues à l'avantage des salariés ? D'ailleurs certains commentateurs se sont faussement étonnés que, parmi les inégalités dénoncées, on ne retrouve pas celle qui, selon eux, concerne les fonctionnaires, dont la pension est calculée sur les six derniers mois de salaire. Voilà une piste que le Medef ressortira sans aucun doute.

Les réformes successives, de Balladur à Fillon, n'ont été qu'une succession d'attaques contre les droits et les revenus des retraités. L'âge d'ouverture des droits à la retraite est passé à 62 ans, l'âge d'annulation de la décote pour les salariés qui n'ont pas suffisamment cotisé, à 67 ans. De fait, l'âge effectif de départ pour les salariés du régime général est déjà passé à 62 ans en 2011. La présidente du Medef, Parisot, a proposé il y a peu de repousser l'âge de départ en retraite à 63 ans et d'imposer 43 annuités de cotisation. Et le Medef est passé à l'attaque contre les retraites complémentaires, en proposant de les désindexer par rapport à l'inflation, une idée que le ministre du Budget Jérôme Cahuzac trouve « intéressante » pour les retraites du régime général.

Le gouvernement recule devant le Medef sur les licenciements, sur les fermetures d'usines, avec leur corollaire : des caisses de retraite qui se vident faute de cotisations. Il n'envisage évidemment pas de ponctionner les caisses patronales pour faire face aux 21 milliards qui seraient nécessaires au financement des pensions en 2017. On peut parier que rien ne sortira de bon pour les salariés des « réformes » à venir. À supposer que cette grande concertation, dont les travaux devraient se terminer en 2014, soit autre chose qu'une grand-messe.

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