Réforme Peillon sur les rythmes scolaires : Grève massive dans les écoles parisiennes23/01/20132013Journal/medias/journalnumero/images/2013/01/une2321.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Réforme Peillon sur les rythmes scolaires : Grève massive dans les écoles parisiennes

Mardi 22 janvier, la grève contre la réforme Peillon a été massivement suivie dans les écoles parisiennes. Près de 90 % des professeurs des écoles ont fait grève, 320 écoles maternelles et primaires ont été fermées, sur un total de 662, et même le service minimum d'accueil, obligatoire dès qu'il y a au moins 25 % de grévistes dans un établissement, n'a pu être assuré, faute de personnel.

La mairie de Paris a en effet accepté d'appliquer la réforme des rythmes scolaires dès la rentrée 2013. Celle-ci prévoit que la semaine de travail des enfants sera étalée sur quatre jours et demi, au lieu de quatre actuellement, et que les écoles seront ouvertes par conséquent le mercredi matin. Le but est de raccourcir la durée journalière des cours, mais d'augmenter le nombre de jours, dans l'intérêt des élèves, dit Peillon, qui s'insurge contre le fait que la France soit « le seul pays au monde où les enfants ont 144 jours de classe par an, contre 180 dans la moyenne européenne ».

Que les journées de classe des enfants soient lourdes, chacun est prêt à en convenir. Mais, plus que de réforme des rythmes, il vaudrait mieux parler de bricolage dans ce que propose Peillon. Même s'ils ont moins d'heures de cours journalières, la plupart des enfants resteront quand même aussi tardivement dans l'école, dans l'attente qu'un parent vienne les chercher après son travail. Des activités périscolaires sont alors prévues, à raison de trois heures par semaine, mais qui les assurera et comment seront-elles financées ? Pour l'instant, cette question reste dans le flou.

Pour les enseignants, le travail du mercredi matin vient s'ajouter à une amplitude journalière inchangée, ce qui fait que, pour le même salaire, ils vont devoir travailler quatre heures de plus, autrement dit gratuitement. Quel salarié serait prêt à accepter cela sans réagir ? Ils auront aussi des frais supplémentaires, en transport pour ceux qui, en province, travaillent dans un établissement loin de leur habitation et sont obligés de prendre leur voiture, et en garde d'enfants pour les plus jeunes.

En faisant grève massivement, les professeurs des écoles parisiennes ont montré qu'ils n'étaient pas prêts à subir une dégradation supplémentaire de leurs conditions de travail. Et, le problème risquant de concerner très prochainement de nombreuses communes, ce mouvement pourrait ne pas rester « l'exception parisienne », comme l'a dit Peillon avec mépris, et s'étendre sur un plan national dès mercredi 23 janvier.

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