Plan anti-pauvreté : Un tissu d'imprécision et de mépris23/01/20132013Journal/medias/journalnumero/images/2013/01/une2321.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Plan anti-pauvreté : Un tissu d'imprécision et de mépris

Au mois de juillet, François Hollande avait promis une conférence pour mettre en place « un plan quinquennal pour l'égalité, la dignité et pour la lutte contre la pauvreté et les exclusions ». Rien de moins... En décembre, la conférence s'est tenue et, le 21 janvier, le Premier ministre a annoncé les mesures dont elle a accouché. Le moins qu'on puisse dire, c'est que ce n'est pas avec cela que les pauvres cesseront de l'être.

Les mesures sont celles déjà annoncées en décembre. Le RSA de base, celui auquel peuvent accéder ceux qui n'ont aucune ressource -- ni salaire, ni indemnité de chômage, ni revenu de solidarité, pas même d'allocation logement puisqu'elle est alors déduite -- devrait être augmenté de 10 % d'ici... 2017. Au lieu des 483 euros actuels, dans quatre ans les plus démunis pourront donc prétendre à 531 euros mensuels. Ce doit être le prix de l'égalité et de la dignité de ce gouvernement dit « socialiste ».

L'équivalent de ce RSA devrait être alloué aux jeunes de 18 à 25 ans qui n'ont ni formation, ni emploi, ni rien du tout... Mais pas tout de suite, seulement à partir de septembre prochain et pas partout, uniquement dans « dix territoires pilotes », avant d'être, est-il dit, généralisé.

Le plafond de ressources à partir duquel les plus pauvres pourront bénéficier d'une couverture médicale universelle et d'une complémentaire santé devrait être relevé. On ne sait pas de combien, mais cela n'empêche pas Ayrault d'assurer que 750 000 personnes de plus sont concernées.

Il y a aussi la promesse d'un « investissement massif dans l'hébergement ». Massif ? Il s'agirait de 5 000 places d'hébergement d'urgence qui devraient être créées ou pérennisées pour éviter la remise à la rue à la sortie de l'hiver et, plus tard, de 4 000 places pour les demandeurs d'asile. Et le catalogue des promesses, ou plutôt des incantations, se poursuit : une « amélioration » de l'allocation de soutien familial pour les familles monoparentales pauvres ; l'augmentation du nombre de places en crèche pour les enfants de familles pauvres, etc. Mais tout cela reste dans le flou. Quant au financement, tout juste est-il rapporté que le plan devrait coûter 2,5 milliards d'euros par an, en vitesse de croisière, à l'horizon 2017.

2,5 milliards d'euros pour 8,6 millions de pauvres -- c'est le chiffre officiel de ceux qui vivent en dessous du seuil de pauvreté --, cela ne fait même pas 300 euros par pauvre et par an, et encore les bonnes années, celles de la « vitesse de croisière ». Pour les patrons, cela a été d'emblée plus clair : 20 milliards sans hésiter et sans contrepartie !

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