Nuage de gaz sur la vallée de la Seine : Qui contrôle quoi ?23/01/20132013Journal/medias/journalnumero/images/2013/01/une2321.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Nuage de gaz sur la vallée de la Seine : Qui contrôle quoi ?

Dans la nuit du lundi 21 au mardi 22 janvier, des millions de personnes résidant dans la zone urbaine très dense qui s'étend le long de la Seine, entre Rouen et Paris, ont senti une forte odeur de gaz. Au soulagement général et après bien des inquiétudes, on a su qu'il ne s'agissait que d'une fuite de gaz venue de l'usine Lubrizol de Rouen. Ce gaz, le mercaptan, est non toxique à faible dose, et sert justement à donner son odeur caractéristique au gaz de ville et donc à déceler immédiatement une fuite.

On a néanmoins pu voir qu'un incident industriel, dans des installations de cette importance, pouvait menacer, en sus de la santé des travailleurs du site, celle des riverains, éventuellement à plus de cent kilomètres de l'usine.

Il existe bien tout un arsenal de lois et de mesures visant à contraindre les industriels, essentiellement dans la chimie, à appliquer des mesures de sécurité. Elles sont nommées Seveso, du nom de ce village d'Italie noyé sous la dioxine en 1976. Elles n'ont empêché ni l'explosion de l'usine AZF qui tua trente et une personnes à Toulouse en 2001, ni cette fuite d'une usine rouennaise, ni les mille et un incidents qui ponctuent la vie industrielle, détériorant à tout le moins la santé des travailleurs de la chimie et mettant régulièrement en danger la population et l'environnement. Peu efficaces dans les pays développés, où ces mesures ont pourtant force de loi, elles sont carrément sans effet dans les pays où patrons et gouvernements ne s'embarrassent même pas de ces précautions. Car, au-dessus des lois protégeant la santé publique, il y a la loi du profit.

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