Industrie automobile : Une baisse des ventes montée en épingle23/01/20132013Journal/medias/journalnumero/images/2013/01/une2321.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Industrie automobile : Une baisse des ventes montée en épingle

À en croire les médias, les constructeurs automobiles français (si cela a encore un sens dans une industrie mondialisée) seraient à l'agonie. Mais si la vente de véhicules a bien baissé dans le pays de 13,3 % en 2012 -- avec moins 16,6 % pour PSA Peugeot-Citroën et moins 19,8 % pour le groupe Renault -- il n'en est pas de même au niveau mondial. Et surtout, sur le long terme, la vente des voitures a considérablement augmenté.

En 2011 a ainsi été ­battu un record mondial : 80,1 millions de voitures ont été vendues dans le monde par les constructeurs selon les chiffres du Comité des constructeurs français d'automobiles (CCFA). Les chiffres ne sont pas encore connus mais ce record devrait être encore battu en 2012.

Dans les « difficultés » de l'industrie automobile, le CCFA pointe d'ailleurs l'augmentation du prix des matières premières... dont bénéficient d'autres groupes capitalistes, qu'ils soient sidérurgistes ou surtout miniers, dont les profits ont explosé.

Au-delà des variations saisonnières des ventes selon les pays, la production mondiale des constructeurs français, essentiellement PSA et Renault, a quasiment doublé pendant les trois décennies passées : en 1980, ils produisaient 2,9 millions de véhicules, 3,3 millions en 1990, 4,6 millions en 2000 et 5,6 millions en 2011. Bien sûr, il y eut des années de recul comme 2008 et 2009. Mais la tendance générale est largement à la hausse.

Par contre, la baisse des effectifs, elle, a été constante. 321 000 travailleurs étaient employés directement par les constructeurs automobiles en France en 1980... il n'en restait plus que 140 000 en 2011. Même chose chez les équipementiers automobiles où ne travaillaient plus que 60 000 salariés en 2011 contre 143 000 en 1980.

Les profits dégagés ont augmenté pour les constructeurs, et la valeur ajoutée par salarié a explosé de 18 000 euros en 1980 à 79 000 euros en 2011, et la proportion est identique pour les équipementiers.

Mais mettre en exergue la baisse des ventes est une façon pour les patrons de tenter de justifier les injustifiables plans de suppressions d'emplois chez PSA et chez Renault et toutes leurs attaques.

Les travailleurs de ce secteur n'ont aucune raison d'accepter les sacrifices sur leurs emplois, leurs salaires et leurs conditions de travail que leur préparent pour 2013 les patrons de l'automobile. Rien ne les justifie hormis la volonté du patronat de faire davantage de profits.

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