Groupe Doux : Une subvention peut en cacher une autre23/01/20132013Journal/medias/journalnumero/images/2013/01/une2321.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Groupe Doux : Une subvention peut en cacher une autre

La Commission européenne vient de décider de diminuer de moitié les subventions versées par l'Europe aux industriels exportateurs de volaille.

Ces subventions, accordées depuis 1964 pour compenser la différence de compétitivité entre les industriels français et leurs concurrents mondiaux, avait été jusqu'à présent une véritable manne pour les groupes volaillers bretons Doux et Tilly Sabco, les seules entreprises européennes se positionnant sur le marché des poulets congelés exportés vers le Moyen-Orient. L'an dernier, le groupe Doux avait ainsi engrangé 55 millions d'euros au titre de ces subventions, joliment appelées « restitutions » !

Celles-ci vont désormais passer de 21,70 euros à 10,85 euros pour 100 kg de poulets, ce qui permettra tout de même à Doux et Tilly Sabco de recevoir encore des dizaines de millions d'euros. Mais une telle situation ne pouvait pas laisser indifférent le gouvernement socialiste, toujours prompt à venir en aide aux grands industriels se disant en difficulté. Stéphane Le Foll, le ministre de l'Agriculture, et Guillaume Garot, le ministre délégué à l'Agroalimentaire, se sont empressés de convoquer une réunion d'urgence du secteur et d'annoncer qu'ils souhaitaient faire bénéficier les entreprises Doux et Tilly Sabco du crédit d'impôt compétitivité et emploi (CICE).

Ce crédit d'impôt, proposé par le gouvernement et adopté au Parlement en décembre 2012, qui devrait coûter 20 milliards d'euros à la collectivité en trois ans, est présenté comme une solution pour doper la compétitivité des entreprises et protéger les emplois.

Cela apparaît comme une mauvaise plaisanterie quand on sait que l'entreprise Doux, qui devrait donc en bénéficier, a supprimé un millier d'emplois il y a quelques mois en se débarrassant de son pôle « frais » destiné au marché français, et que l'État est prêt à lui accorder de nouvelles subventions sans aucun engagement, par exemple au maintien des emplois.

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