Michelin -- Clermont-Ferrand : Harlem Désir vient soutenir le patron23/01/20132013Journal/medias/journalnumero/images/2013/01/une2321.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Michelin -- Clermont-Ferrand : Harlem Désir vient soutenir le patron

Vendredi 18 janvier, Harlem Désir, le secrétaire national du PS, est venu apporter son soutien à Jean-Dominique Sénard, le patron de Michelin.

Prétendant ne pas opposer les uns aux autres, il a rencontré quelques syndicalistes au siège du PS. Venir voir les ouvriers à la sortie de l'usine aurait sans doute été un geste trop révolutionnaire. Par contre, partager un repas avec un patron comme Sénard ne le gène visiblement pas. Ce responsable d'une entreprise épinglée en mars 2012 pour avoir minoré volontairement le nombre d'accidents de travail avec arrêt méritait bien le déplacement. Ce responsable d'une entreprise où la CGT dénonce quatorze suicides depuis 2007 a droit à des égards.

Harlem Désir ne tarit pas d'éloges. Il salue, en jouant sur les mots, une société qui créerait des emplois. Les emplois créés à grand renfort de publicité ne compensent en effet pas les suppressions de postes. Depuis des années, les effectifs du groupe baissent régulièrement, comme à Clermont-Ferrand où il reste moins de 13 000 salariés, une chute de plus de moitié en trente ans.

Le secrétaire du PS a aussi « salué une grande réussite industrielle ». En effet, pour les actionnaires, la réussite est de taille. Rien que pour le premier semestre 2012 les profits ont augmenté de 37 %, soit 915 millions d'euros. Par contre, la « réussite » se traduit pour les travailleurs par une augmentation salariale d'environ 2 % cette année.

Finalement, le secrétaire national du PS exprime « un soutien à l'industrie automobile grâce au choix qu'a fait le gouvernement par son accord de sécurisation de l'emploi signé le 11 janvier ». Cet accord qui permet de baisser les salaires, d'allonger la durée du travail, de muter les travailleurs à l'autre bout du pays ou encore de licencier plus facilement : voilà ce qu'approuve Harlem Désir.

Sous couvert d'un « soutien à l'industrie » et de tous ses « composants, ouvriers, chercheurs et dirigeants », le secrétaire d'un parti qui n'a de socialiste que le nom affirme sa servilité envers le patronat.

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